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Francesca Caccini, la Cecchina des Médicis

C’est une compositrice italienne qui est née en 1587 à Florence mais à partir de 1641, on perd sa trace. Et pourtant on peut la comparer à une étoile qui a longtemps brillé sur le devant de la scène dans la Cour des Médicis avant de partir  se perdre dans la galaxie en laissant dans son sillage le recueil de  ses compositions et le seul opéra qui nous reste d’elle qui fut la première femme à avoir composé un opéra.

Cantatrice, claveciniste, luthiste, guitariste, enseignante, professeur de chant et de composition musicale, elle a la musique dans le sang, ayant été toute sa vie baignée dans la musique auprès d’un père compositeur et d’une mère chanteuse.

C’est la fille de Giulio Caccini qui travaille au service des Médicis, la grande famille de mécènes qui a toujours grandement subventionné et protégé les Arts sous toutes ses formes. Giulio s’occupait du service artistique de la Cour des Médicis programmant concerts et spectacles. Il apprend à sa progéniture composée  de trois enfants,  le chant, l’étude musicale et  l’apprentissage des divers instruments de son époque,  clavecin, luth et violoncelle en même temps que Francesca recevait une éducation soignée auprès d’éminents précepteurs qui lui ont  inculqué les notions de latin, de poésie, de géométrie et de philosophie.

La maison familiale était souvent envahie par les élèves  de son  père ainsi que par les amis artistes de tous bords, peintres, musiciens, chanteurs et poètes.  

 C’est ainsi qu’autour de sa naissance et de son enfance, de brillants éléments ont convergé pour former un univers dans lequel la jeune Francesca a puisé tous ses dons.

C’est le règne des Médicis à Florence, une période lumineuse que fréquente son père et où il introduit ses enfants qui vont y faire leurs premiers pas.

 

Sa fulgurante carrière  


Elle apprend très vite à chanter et composer et son père lui donne des rôles  à jouer dans ses représentations. La jeune fille par la qualité mélodique de sa voix devient vite une chanteuse renommée.

Elle est engagée comme musicienne  au grand duché de Toscane. Elle enseigne, travaille et produit des spectacles. Elle devient une compositrice très productive. Elle forme le groupe « des femmes de Giulio » qui présente des concerts organisés comme de véritables tournées dans les villes italiennes.

Elle accompagne ses parents dans leurs séjours en France où elle est remarquée par Henri IV lorsqu’elle chante au mariage du roi et de la reine Catherine de Médicis.

Henri IV souhaite la prendre à son service  et il n’aura de cesse de vouloir la pousser dans ses derniers retranchements mais Francesca, adroitement conseillée, refuse les propositions du roi bien moins mirobolantes que celles proposées par la cour de Florence qui lui donne un salaire supérieur à celui de son père. A 35 ans,  elle devient la musicienne la mieux rémunérée de  Florence.


Ses œuvres


Elle publie un recueil  « il primo libro delle musiche a una , due voci » -1618- qu’ elle dédie au cardinal de Médicis.




O che nuovo stupor












Puis elle compose un opéra à la demande de la duchesse d‘Autriche qui voulait impressionner son invité le roi de Pologne. C’est le premier opéra écrit par une femme. 

C’est une œuvre composée conformément à l’esthétique des spectacles de la cour de Florence. C’est une œuvre qui est si bien reçue par la critique que le roi de Pologne lui commande deux opéras.  


« Beauté absolue de l’écriture, virtuosité du chant »,  les critiques sont unanimes.

 C’est le seul opéra qui nous reste dans son intégralité :

 «  La liberazione di Ruggiero dall’ isola d’Alcina »  (1625)



Le chevalier Ruggiero est tiraillé par deux femmes, l'une Alcina, la magicienne qui le tient sous son emprise diabolique et l'autre la fée Mélissa qui cherche à le délivrer du jardin maudit où les hommes sont transformés en plantes vénéneuses.

Inspiré d'une scène du poème épique de l'Arioste " Le Roland furieux" , l'intrigue relate les guerres des croisés contre les sarrasins, thème d'où sont tirés moult opéras ( "l'Alcina" de Haendel et "l'Orlando furioso" de Vivaldi... entre autres )

Francesca Caccini élabore une intrigue entre le chevalier Roger et la magicienne Alcina.

Plusieurs ballets complètent l'opéra, des arias bucoliques pleins de charme agrémentent le récit qui pour le moins est insolite et avant-gardiste pour l'époque : il s'agit de libérer l'homme de la domination d'une femme et les critiques ne se sont pas fait prier pour relever les germes d'une avancée féministe.









La chanson de la sirène






 Elle écrit d’autres opéras qui lui sont commandés par des dignitaires qui ont entendu parler d’elle.

 « Rinaldo enamorato » et bien d’autres pièces de théâtre.

D’un premier mariage, son mari décède.

D’un second mariage, son mari décède.

On ne la connaît plus que sous son nom d’artiste :

« La Cecchina. »



Ginette Flora

Août 2024

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