C’est un peintre français originaire de Montpellier et c’est souvent dans le domaine du Méric, la propriété familiale que le peintre réalise ses grandes créations avec des vues sur son pays natal, les scènes de vie en plein air, les plaines couvertes de vignes et d’oliviers.
Né en 1841, il décède prématurément à 29 ans en Novembre 1870 d’une balle lors de la guerre franco-prussienne.
Comme le " Dormeur du Val ", il est tombé dans l'herbe, le jeune peintre du Languedoc.
La nouvelle peinture
Son génie créateur s’est manifesté en l’espace de très peu de temps, le temps de monter à Paris pour s’inscrire à l’école des Beaux-Arts, dans l’atelier du peintre suisse Charles Gleyre et de rencontrer Monet, Renoir, Sisley, de poser les premières pierres d’une solide amitié et de participer aux premiers balbutiements du mouvement impressionniste. Le trio Bazille-Monet-Renoir se fait appeler les peintres de « la nouvelle peinture »
Le trio part sur les traces des artistes peintres de Barbizon en forêt de Fontainebleau et se laisse captiver par les nouvelles perspectives qui lui permettent d’étudier le passage de la lumière sur les paysages.
Bazille peint la forêt de Fontainebleau (1865)
Il témoigne des ciels délavés des paysages de la banlieue parisienne, les ciels de fin d’orage, les roses alanguies dans des vases sous un flux de lumière floue et ses fleurs ont la beauté exhumée de la pénombre des reclus.
Les fleurs
Le Languedoc natal
Il revient souvent à Montpellier où il aime résider dans le domaine familial du Méric, C’est là qu'il essaie de ramener sur sa toile les variations de la lumière glissant les jardins, sur les toits des villages, sur les terrasses et les champs.
D’où la précision des couleurs de ses plus belles toiles :
La terrasse de Méric, la garrigue, la plaine, les vignes, les oliviers, les vues du village.
Les lauriers roses au domaine de Méric.
Voyez le banc où personne ne viendra car Bazille n’a pas voulu qu’un personnage se rende sur ce banc même si on devine l'esquisse qu'il en a faite.
Paysage au bord du Lez
C’est le moment où il peut profiter de la présence de sa famille dans ce terroir familial.
Sur la terrasse de son domaine et en se promenant dans les vignes des terres familiales, il contemple le domaine agricole de St Sauveur, ces terres dont il ne pourra pas voir grandir les racines.
Sur la terrasse de Méric L’heure des vendanges
Il peint sa grande œuvre :
« Réunion de famille » (1867)
Les membres de sa famille sont présentes. Lui-même se trouve à l’extrême gauche du tableau.
Le noir et le gris des costumes, le bleu dominant des robes s’harmonisent avec le vert des jardins et les nuances de bleu du ciel où passent les rayons d’une douce lumière.
On pourra noter que les visages des personnes semblent regarder le même objectif comme si une autre personne les prenait comme modèle.
Le raidissement des expressions est particulier, les personnes présentes prises au dépourvu dans leur quotidien, se retranchent dans une attitude compassée et convenue.
La lumière éclaire leurs tenues et la terrasse laisse les lueurs du soleil dessiner leur organdi sur le sol où sont posés des chapeaux fleuris.
Son œuvre longtemps ignorée est redécouverte.
Bazille laisse une soixantaine de peintures réalisées entre 1862 et 1870 . Après son décès, sa famille offre quelques toiles au Musée Fabre de Montpellier, notamment les deux œuvres sur les vues du village.
Vues de villages – Femme en robe rose
et vue sur les toits ocre du village de Castelnau
L’Etat français achète « La réunion de famille » et l’expose au Musée d’Orsay.
Plusieurs lettres du peintre sont acquises par le Musée Fabre et constituent un témoignage vivace de celui qui partit trop tôt.
Le site " Fabre dans mon canapé " permet de visiter le musée, de voir ainsi les toiles des peintres dont le peintre Frédéric Bazille. Il apparaît comme une figure fulgurante, un génie écrasé par la mort.
En 2016, une grande exposition lui est consacrée sous le titre de « Frédéric Bazille, la jeunesse de l’impressionnisme. »
C’est ainsi que le peintre Frédéric Bazille est progressivement entré dans l’histoire de l’Art.
Le peintre exprime surtout son amour de sa terre natale et de la vie au grand air. Les couleurs portent cette joie, ravivent le simple bonheur de la vue des petites maisons nichées dans les collines, des champs de vigne alignés comme sentinelles et des palpitations de l’ombre des oliviers, toute cette végétation qu’un jardinier attentif soigne avec constance.
Il reste attaché aux terres familiales, n’ayant pas eu le temps d’en connaître les exigences et les liens secrets qu’un sol peut accorder à l’homme qui l’accompagne.
L’artiste nous laisse ce qu’il a pressenti, il nous parle de la jeunesse de ses premiers émois, de cet amour si fort qui se serait développé si son destin ne l’avait emporté.
« La jeune fille au piano »
Frédéric Bazille aimait peindre les moments furtifs pleins de tranquillité d’une vie familiale, quelques accords, quelques arpèges. C’était un passionné de musique.
Il admirait Wagner, Fauré, Schumann. Il prit des leçons de piano avec Gabriel Fauré qui fut son professeur.
Ginette Flora
Septembre 2024
Je connaissais Frédéric Bazille comme faisant partie des peintres impressionnistes mais pas que sa vie fut si courte et pourtant si riche par ses oeuvres.
C'est toujours une joie pour moi de découvrir ces histoires de vie avec toi Ginette ❤️.
Etonnant parcours, une élégance discrète finalement mais une emprunte réelle ..j'ai beaucoup aimé, merci Ginette ❤️
Il y a quelques années j'ai découvert ce peintre à la palette délicate au musée Fabre, lors d'un festival de danse à Montpellier. Seulement quelques toiles mais un coup de coeur !