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Jean de Sainte-Colombe, l'homme à la viole de gambe



De lui, on ne sait pas grand-chose, disent les chercheurs qui cherchent encore à remplir les vides de la vie de ce compositeur de la période baroque, virtuose de la viole de gambe,   celui qui fit entrer cet instrument dans la musique de chambre en solo, en duo, en trio. Il ajoute une septième corde à la viole et invente ainsi la première musique qui utilise une septième corde.

 On ne connaît réellement ni sa date de naissance ( 1640 ? ) ni sa date de décès (1700 ? )

Sur lui, Jean de Sainte-Colombe, la documentation est peu fournie, résiste aux recherches des historiens.

Mais un  jour,  son nom  fait irruption sur l’affiche d’un film « Tous les matins du monde » , en 1991 et fait basculer les esprits soudain  précipités dans une histoire qui fait le tour des médias.

 On découvre la musique baroque, la viole de gambe  et ses personnages, un jeune apprenti musicien qui devient l’élève d’un instructeur musicien retiré dans sa gentilhommière avec ses filles  et tirant des accents plaintifs de sa viole pendant que le souvenir  d’une défunte apparaît à chaque glissement de l’archet.  Incapable de laisser couler ses pleurs, le maître demande à la viole de s’en charger.






Et l’on entend « Les pleurs », « Le retour », « La gavotte », « Le tombeau »,  des genres musicaux qui, échappés  de leurs époques viennent nous instruire que tous les matins du monde cristallisent les éléments d’une tragédie portée par une musique intemporelle. C’est la grâce, l’élégance, le goût  de l’aube sur les jardins touchés par la rosée.






On découvre ainsi d’autres compositeurs comme Marin Marais, l’élève du maître. On écoute les interprètes comme Jordi Savall,  qui en pinçant les cordes de la viole  nous  mènent jusqu’au noyau de notre être qui n’est pas le temps mais l’infini.

Le film en racontant l’histoire d’une famille éclaboussée par le génie d’un musicien et par l’élève qui dépasse le maître en voulant le suivre sur ses brisées, remet  la question du temps dans nos vies. Des sonorités nous viennent de très loin, et ce faisant, en marchant, on se retourne pour en chercher l’origine.  

Les biographes peinent à extraire la vérité de la vie de Jean de Sainte-Colombe  et les réalisateurs eux-mêmes  ne se sont appuyés que sur le peu qu’ils avaient pu réunir.

Le mystère est loin d’être élucidé.






Qui était Jean de Sainte-Colombe ?


 Il semble qu’une confusion s’est faite sur ses origines  car deux branches de la même famille se sont développées chacune de son côté, l’une du côté de Lyon et l’autre du côté du Béarn.

 Un professeur de musique qui avait pris  le nom de Sainte-Colombe, avait bien exercé ses fonctions à Lyon et était de confession catholique.

 Or un autre Jean de Sainte-Colombe  vivait à Paris, étudiait et était violiste. Il était  père de deux filles et d’un fils, il donnait des concerts dans sa maison formant ainsi des concerts à deux ou trois violes.

 Cette branche trouve son origine dans la région du Béarn, une branche de confession protestante, qui pour des raisons d’affairement politique, n’était pas convenablement enregistrée dans les registres de l’état civil.

 Les recherches pour clarifier cette étrange situation continuent encore. On creuse encore dans les archives pour retrouver la date exacte de la naissance, la date de décès du compositeur et les noms de ses parents.

 D’après les dernières conclusions, il semblerait que les archives de Grande Bretagne où a vécu le fils de Sainte-Colombe pourraient se révéler plus fructueuses.


Les œuvres du musicien sont :


- Des pièces pour basse de viole seule ( 177 pièces )

- Des concerts à 2 violes Esgales (67 pièces )

- Mr de Ste-Colombe et ses filles







 Dans la société du XVIIème siècle,  la basse de viole était comparée à un luth. Sainte-Colombe jouait une musique pour viole sans accompagnement. Il développa une nouvelle forme de musique qui est le concert de duos pour deux violes.

Il a joué un rôle important dans le passage d’une musique pour basse de viole seule à une musique pour viole de gambe accompagnée. Le musicien  eut comme élèves, outre Marin Marais, Jean Rousseau, Pierre Méliton et Jean Desfontaines qui tous s’accordent pour dire qu’il est avait un coup d’archet particulièrement prodigieux.

 Découvrir Jean de Sainte-Colombe, c’est aussi reconsidérer  le film  « Tous les matins du monde » comme si on entrait un peu plus dans la composition d’une œuvre musicale habitée par des voix, des plaintes, des pleurs retenus comme si la musique se faisait  l’instrument du cœur quand l’homme ne parvient pas à exprimer son chant lyrique.






Trois articles couvrent cette série :

  • - Tous les matins du monde ( catégorie baroque , 2022 )

  • - Marin Marais ( catégorie la page des auteurs , 2023 )

  • - Jean de Sainte-Colombe ( catégorie baroque , 2024 )

Ginette Flora

Septembre 2024

17 vues4 commentaires

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4 Comments


Le magnifique fiim d'Alain Corneau que j'ai vu plusieurs fois sans m'en lasser m'a fait découvrir Sainte-Colombe et la viole de Gambe... 💗

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On ne s'en lassera jamais !

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Encore une belle découverte , Ginette ... merci de tous ces moments qui surprennent, apprennent et diffusent des émotions ...❤️

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Merci pour toute cette façon que tu as de tout aimer et de tout prendre avec une telle joie !

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