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John O'Donohue

Dernière mise à jour : 5 oct. 2023

Poète, auteur, prêtre et philosophe irlandais.

Il est né le 1er janvier 1956 et décédé le 4 janvier 2008.


Né dans le village de Burren , dans le Comté de Clare dans l'Irlande de l'Ouest, il est élevé dans une ferme qui a appartenu à plusieurs générations de sa famille.

Il a appris à travailler auprès d'un paysage sauvage, au contact d'un vent incessant qui laboure son esprit pendant que ses mains retournent les champs. Sa conscience est imprégnée par les chants du folklore de son village baigné de culture celtique. Son âme en est bercée, encadrée par les eaux de la baie de Galway.

Il aide au bétail, il aide aux cultures et au maniement de la tourbe pendant des années. De cette enfance au contact de la terre, du ciel et de la mer , tous trois en connexion spirituelle, il en restitue toutes les vertus qui l'ont convaincu qu'il existe des connaissances olfactives, visuelles, auditives qui suscitent l'accès à une sensibilité aux vibrations invisibles de mondes cachés.



"Bénir l'espace qui est entre nous", il en parle dans la contemplation de la beauté.

Extraits de "Beauté divine, l'étreinte invisible"

Notre temps est affamé en esprit. D'une manière inaperçue, nous avons réussi à nous infliger une chirurgie sévère. Nous avons séparé l'âme de l'expérience, nous sommes devenus totalement pris avec le monde extérieur et nous avons permis à la vie intérieure de se rétrécir. Comme un ruisseau qui disparaît sous terre, il ne reste à la surface que le moindre filet. Quand on ne consacre pas de temps à la vie intérieure, on perd l'habitude de l'âme. Nous nous habituons à garder les choses à la surface. Les questions profondes sur qui nous sommes et ce pour quoi nous sommes ici nous rendent de moins en moins visite. Si nous laissons du temps pour l'âme, nous en viendrons à sentir sa profondeur sombre et lumineuse. Si nous ne parvenons pas à nous familiariser avec l'âme, nous resterons étrangers dans notre propre vie.

JOHN O'DONOHUE

Extrait de ses livres, Beauté : L'Embrasse invisible (US) / Beauté Divine (Europe)




"Marcher sur les pâturages des merveilles" est un autre recueil qui invite à partir sur les sentiers de la terre.

Sa maison d'enfance est une immense invitation sauvage à étendre l'imagination. C'est une conversation ancienne entre la terre et la mer.

De la culture celtique, il en absorbe la musicalité, les sons du silence qu' il ne cessera d'alimenter par la cueillette de mots à l'affût de l'ouverture des sens.







Extraits de son ouvrage :

"Les échos éternels" où il explore la soif d'appartenance à une immensité que ses mots labourent. Il parle avec effusion de cet espace accueillant d'autant plus qu'il n'a pas de limites.


"Le silence est une présence fascinante "

"Écoutez les voix du désir dans votre âme. Écoutez vos faims. Soyez attentifs à l'inattendu qui vit autour du bord de votre vie. Écoutez votre mémoire et l'entrée de votre avenir, les voix de ceux qui sont près de vous et de ceux que vous avez perdus. De toute cette attention à votre âme, faites une prière qui est assez grande pour votre âme sauvage, mais assez tendre pour votre vulnérabilité timide et maladroite ; qui a assez de guérison pour obtenir l'onguent du pardon divin pour vos blessures ; assez de vérité et de la vigueur pour défier votre aveuglement et complaisance ; assez de grâce et de vision pour refléter votre beauté immortelle. "


Son esprit s'éveille au cours de ses études secondaires et universitaires quand il est amené à se rendre dans les villes voisines. Il entreprend des études théologiques et est ordonné prêtre en 1979.

En 1986, il s'embarque pour l' Allemagne pour achever son cycle d'études philosophiques et sa thèse sur le philosophe allemand Hegel. Sa pensée s'humecte de la dialectique hégélienne, de la synthèse entre plusieurs voix quand s'élèvent plusieurs voix contradictoires mais non irrécupérables, le dialogue permettant de s'ouvrir une voie intermédiaire.

Au contact de la philosophie hégelienne, le prêtre catholique irlandais découvre l'état d'un émerveillement possible pour chaque chose à l'état brut révélable d'un potentiel de beauté pour peu qu'on y voit son essence.

Le retour sur soi, sur ce qui est le paysage intérieur de notre conscience est la réflexion que Donohue tire de son passage dans les gradins de l'œuvre de Hegel.

En 1990, de retour en Irlande et à la conscience celtique, il conjugue ses nouvelles observances avec la culture germanique dont il adopte la tournure sémantique qui est de faire co-exister l'ancienne pensée avec la nouvelle.

Faire cohabiter le monde folklorique natal et la mouvance germanique devient dès lors pour lui une source de créativité.

En 1997, il publie "Anam Cara" , un recueil poétique en prose. L'ouvrage le fait connaître dans le grand public. Il popularise sa pensée.



Quelques extraits :

" Votre âme connaît la géographie de votre destin.

Votre âme seule a la carte de votre avenir Vous pouvez faire confiance à ce côté indirect et oblique de vous-même."



Extrait:

" Le silence du paysage cache une grande présence. L'endroit n'est pas simplement l'endroit. La forme d'un paysage est une forme de conscience ancienne silencieuse. Les montagnes sont témoins contemplatifs. Les rivières et les torrents n'ont jamais cessé de donner de la voix. Ecoute."



A partir de l'an 2000, il quitte la prêtrise et vit d'écriture et de conférences. Il tient des séminaires et anime des ateliers.

Ses discussions avec le grand public le rend plus familier au petit peuple. Il est animateur et consultant.

Ses thèmes récurrents sont ceux de l'âme et de la beauté, de la place de l'imagination comme capacité de voir une animation autre derrière l'apparence plate.


En 2001; il publie "Conamara blues"

en 2004 , "Divine beauté ; l'étreinte invisible "



en 2007 "Benedictus : a book of blessings ":


"Puisse mon esprit s'éveiller aujourd'hui

à l'invisible géographie

Qui m'invite à franchir de nouvelles frontières

A briser la coquille défunte des jours passés

A prendre le risque du trouble et du changement. "



En 2008 : "Four Elements"

" Echoes of memory"

Deux ouvrages posthumes car il décède le 4 janvier 2008 dans son sommeil alors qu'il se reposait à Avignon en France.






Toute son œuvre est un hymne au désir ardent d'une connexion avec le divin dans la nature et dans cette vie humaine qui palpite au sein des éléments immenses, espaces offerts habités de ciel, terre et mer, sols fertiles ou arides que la musique des mots révèle à sa véritable richesse intérieure car des peuples invisibles habitent le silence.




D'où cette intime conviction qui se dégage de sa pensée, que l'humain a besoin de nourrir une faim spirituelle et que cette faim, il la prend dans la tradition comme dans la modernité, dans le passé comme dans le futur, dans la vie comme dans la mort.

La conviction qu'il faut intégrer le sens de l'âme et de la beauté dans notre pensée.


Pour Donohue, la beauté est un appel humain. Il a une fascination très celtique permanente pour le paysage humain intérieur et ce qu'il appelait " le monde invisible ", toujours mêlé à ce que nous pouvons savoir et voir.

La beauté n'est pas seulement une beauté.

C'est une plénitude émergente, un plus grand sens de la grâce et de l'élégance, un sens plus profond de la profondeur et aussi un retour aux sources pour la mémoire enrichie de votre vie qui se poursuit.

Chacun est impliqué dans la construction de son monde.

Donc, rien n'est jamais ainsi donné ou acquis.

On le façonne et on le construit toujours.

" De ce point de vue, chacun de nous est un artiste ."

" Puissé-je avoir aujourd'hui le courage

de vivre la vie que j'aimerais

sans plus différer davantage mes rêves

mais faire enfin ce pourquoi je suis venu

et ne plus laisser la peur gâcher mon cœur "

( extrait de Benedictus )



Ses œuvres sur la spiritualité et le mysticisme celtique sont écrites dans une langue empreinte de lyrisme. Les thèmes de l'émerveillement, du paysage et de l'imagination concourent à donner à ses mots une dimension poétique si humaine que le poète nous rend capable de nous intéresser à nous-mêmes.


"Puissiez-vous savoir que l'absence est vivante avec une présence cachée

Que rien n'est jamais perdu ou oublié " ( extrait de Benedictus )


Son premier ouvrage "Anam Cara" contient toute la quintessence de sa poésie.

Anam cara en gaélique signifie : " âme amie "

et le poète ajoute : " La terre est pleine d'âme "

"La musique est ce que le langage aimerait être s'il le pouvait "



Texte écrit le 13 Novembre 2022

18 vues4 commentaires

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4件のコメント


berliner.randolph
berliner.randolph
2022年11月13日

J'ai un a priori sur le plan littéraire: tout, ou presque, ce qui vient d'Irlande est bon à lire, au pire intéressant, au mieux, excellent !

Le nom de John O'Donahue , ne m'est pas inconnu, mais je crois ne rien avoir lu de lui. Cet article sera le moment déclencheur. Dès que possible, j'irai à la bibliothèque. Merci pour cela, Ginette.

Quelques exemples, de mémoire, d'auteurs irlandais qui m'ont marqué, dans le désordre chronologique et d'importance : Yeats, Beckett, Joyce, Swift, Edna O'Brien, Frank McCourt, Brendan Behan...


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Ginette Flora Amouma
Ginette Flora Amouma
2022年11月13日
返信先

Oui, quelques uns . Je me suis surtout intéressée à la mythologie celtique , aux premiers contes , aux chants et aux enluminures des moines dans les monastères.

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