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L'artiste

"Le violoncelliste ", toile d'Alain Bouillaguet peintre fauve de Corrèze







Une fois dans ses bras, il accorde le cri

Qui s’empale au volute qu’il étreint dans son cou

L’archet soulève le verrou d’un dédale

Que disent les bruits sourds réveillés sur les cordes ?

A  les étouffer, c’est le leurre qui s’emballe

Qui sont les visages agrippés sur le manche ?

 Aux orbites éclatées, aux lèvres béantes

Maintenues par des mains moites, électrisées

Leurs voix inaudibles déchirent la viole

 

Il secoue les ouïes, il renvoie le chant qui bascule

 Sur mon épaule où s’impose  un frénétique refrain

 Le saut qui outrepasse, qu’un perclus  abandonne

 A la suite des appels traqués sur son bois

 La caisse regimbe et résiste à la quête inassouvie

 

Une  source roule une ode  qui se  défile  

Vers quelle brume que je ne connaîtrai jamais

Vers quel mystère que le vent n’élucide pas

Que je traverse  à grands coups de râles

Sur le ventre bosselé d’un contralto

Le coin du ciel qui survit n’est plus très loin

C’est un passant attentif qui tourne en rond

 

 C’est un son qui perce le granit des montagnes

 Jamais ne s’éloigne mais toujours poursuivi

 Ni l’archet ni le pinceau ne comblent cette énigme

 

Où est  leur demeure qu’à chaque saison

Le peintre explore et que  le poète  redemande

A  la beauté qui échappe à son entendement

Le joueur  ne possède rien qu'une clé noire  

 

 Une fois dans ses bras il  trouve ce qu’il perd

 Il cherche dans l’éclisse ce qu’il veut atteindre

 Jusqu’à briser la voix qu’il n’entend plus

 C’est  la tension  qui le gagne c’est l’attente frémissante

 Quand son archet se frotte aux vibrations  

Et qu’à peine surprise, la viole  emporte ses secrets  

 Août 2024

Ginette Flora

 

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