Le salon littéraire et musical et son automne -Pièce 8
- Ginette Flora Amouma
- 20 sept. 2022
- 15 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 avr.
Connu sous le nom de " Goutte d'eau", c'est l'un des 24 préludes de Chopin.
C'est la répétition d'un "la" qui apparaît tout au long de la pièce, qui provoque cette résonance faisant penser à des gouttes de pluie.
(Ecrit à Majorque dans le monastère de Valldemossa en 1838.)
Le thème serein initial se retrouve à la fin comme si le cauchemar évoqué avait cessé, interprété dans l'intermède lugubre du prélude.
Dans sa retraite de l'île de Majorque, Chopin se recueille. Le silence monacal répond aux sollicitations d'un autre silence, celui dont il a besoin pour écouter inlassablement le chant qui vient de son rubato. Une fête intimiste connue de lui seul .

Monet et son jardin à Giverny nous fait vivre un autre recueillement. C'était aussi une retraite florale pour le peintre qui s'essaie à peindre les nymphéas à la lumière de différents reflets que procure le jour, le soir, la nuit ...
Les arbres aux feuilles rousses, on les voit à l'intérieur de l'étang, reflétés par une lumière intense. A la surface viennent s'éclore les mouvements intérieurs qui agitent le coeur, le regard va chercher sous les nappes souterraines, revient vers la surface où comme des feux follets, les nymphéas s'allongent, avancent et s'enfoncent dans un lointain qui n'a pas de limites.
Le jardin est clos par la pensée que nous y avons déposée.
Monet est déjà ici le précurseur de l'abstraction en matière d'art pictural.
Nous vous invitons à venir au devant de l'automne :
- en suivant les couleurs que notre amie Louisa donne à ses arbres, les saules pleureurs, les chênes, les jeunes acacias et les cyprès solitaires que le soleil fait sortir de l'ombre.
Ceux-là se retrouvent tout soudain portés vers la lumière rougeoyante et flambant d'une coulure qui les oppresse. Non, non, point de timidité. Vous avez aussi besoin qu'on vous trouve et qu'on vous présente, buissons ardents , pins sylvestres ,.... cyprès de pierreries ternies.
Reflets discrets, ramée abondante, lac ouvrant sa moire, nous laissant contempler son domaine, ah, si l'automne se cache par là, nous l'avons trouvé et le suivons.
- Notre ami Fred nous propose deux de ses compositions : le Free Fall et le deuxième mouvement de sa playlist : "
- Notre ami Randolph nous présente un compositeur : Valentyn Sylvestrov
- J'ai le plaisir de vous présenter nos invités :
Hélène Sauter qui nous revient avec un conte et une belle composition sur les arbres.
Voici également un autre auteur de Short Edition, c'est la surprise de l'invitation n° 8 de ce salon. Nous avons le plaisir de vous présenter SH.BK et sa dernière nouvelle : Ô grand sorcier!
Dans la rubrique "Milletoiles" que j'anime, j'ai le plaisir
- ..... de vous emmener dans la vallée des peintres dans la Creuse.
- Je parle également de l’artiste peintre Jean-Jacques René à qui notre amie Louisa rend hommage.
- Je vous présente le poète écossais Robert Burns et une de ses poésies mise en musique par Arvo Pärt .
- Je vous invite enfin dans "le jardin des poètes" à Auteuil et vous n'oublierez plus que la beauté est à nos portes.

Notre amie Louisa nous parle des arbres. Chacun de ses tableaux invite à la contemplation et je n'ai pas pu résister à poser ma plume sur la ramée qui, malmenée par le vent d'automne, en perd ses sautoirs.
La ramée, les chênes

Un lieu de méditation où les pins maritimes se courbent sous la force des vents .

Cyprès et saules pleureurs




Le soleil allonge ses fins de jour sur les acacias
Les cyprès en pleurent de peine, les saules ont leurs bas qui filent
Le vent mord les derniers pétales et déchire la sève des chênes
La ramée échevelée s'offre un dernier coup de pinceau délicat
Et c'est l'envolée, éperdument dans le ciel effondré.

Voici un mouvement d'une nouvelle playlist de notre ami Frédéric.
Il nous invite à un voyage inattendu vers l'inconnu ... vers les êtres contraires que nous sommes, déchirés entre la juste obéissance aux réalités du monde et le désir de lâcher prise pour retenir un moment de liberté.
Frédéric nous en parle:
« Free Fall » (Chute Libre) est une courte playlist de 6 morceaux qui balancent entre lâcher prise et descente aux enfers, le rêve d’un abandon total dans un déclin grandissant…
Le morceau éponyme pose délibérément une atmosphère ni triste ni gaie, mais chargée seulement de tout le mystère qui enveloppe l’inconnu. En l’occurrence, vais-je totalement sombrer ou bien parvenir enfin à lâcher prise… ?
Et voici le deuxième mouvement " The cave " ( La grotte) de la série " Soundscapes for heart and mind"
Avec cette série , Fréderic nous ouvre les portes d'un ailleurs, il le dit lui-même :
" J'aime l'art surréaliste d'où l'illustration qui symbolise une gravitation . "
Il dit : " Pour la grotte, " The cave" , j'ai voulu créer un sentiment d'intimité."
Laissons-nous porter par la musique qui nous invite à vivre une émotion intérieure intense.
" La playlist “ Soundscapes For Heart And Mind “ se veut avant tout un retour vers l’enfant intérieur. Celui qui discerne encore mille et une formes dans les nuages dont il a fait son blanc royaume à la douceur du coton et qui vogue sur toutes les mers du Monde, en quête de rêves et d'aventures. The Cave renoue donc avec cet enfant en partant à la recherche de fabuleux trésors enfouis au fond des grottes. Bien évidemment, la grotte symbolise l'adulte que nous sommes devenus et au sein duquel sommeillent encore, ensevelis sous le poids des ans, les tendres souvenirs de l'enfance, des cassettes pleines à ras bord d'insouciance..."

Notre ami Randolph nous invite à rejoindre son univers musical avec aujourd’hui le compositeur ukrainien : Valentyn Sylvestrov
VALENTYN SYLVESTROV
Valentyn Sylvestrov, pianiste et compositeur ukrainien, né en 1937, fut contraint à l’exil en mars 2022, suite à l’invasion russe.
Un article de Radio France daté du 14 mars présente, mieux que je ne saurais le faire, ce musicien dont l’évolution fait penser à celles de Arvo Pärt, ou bien Peteris Vasks, dont je parlerai peut-être un jour…
En effet, pour la plupart des compositeurs œuvrant à partir de la seconde moitié du XXème siècle, l’avant garde, telle l’insoumission aux règles multi séculaires de l’harmonie et de la mélodie est un passage obligé. La plupart de ceux qui sont encore joués et écoutés aujourd’hui sont revenus à des formes plus conventionnelles, sans pour autant perdre leur créativité.
Je m’égare, loin de moi l’idée de lancer un débat musicologique !
L’objet de cet article est de rendre hommage à l’homme qui malgré son âge, est volontairement resté sur la terre ukrainienne jusqu’au dernier moment. Et n’est-ce pas l’occasion de découvrir une musique paisible et cependant puissante, des sonorités d’une délicatesse rare ?
Le premier lien sera l’emblématique « Hymn 2001 », titre qui résonne particulièrement en ces jours sombres et violents.
Le second sera « Prayer for Ukraine», composé en 2014.
Suivent« Postlude III pour violoncelle et piano» et « Bagatelle III ».
Pour les mélomanes plus avertis, ou simplement ouverts, quelques extraits de « Hieroglyphen der Nacht ».
Valentyn Sylvatrov et Anja Lechner, violoncelliste allemande, sont venus à Paris pour rendre hommages aux victimes des attentats de janvier 2015, jouant notamment « Elegie I » (dernier lien).
(Copier-coller les liens dans la barre d’adresse pour les ouvrir. )
Pour écouter Valentyn Sylvestrov
1/ Sivestrov= hymne - 2001-hr-simfonieororchester-JuravValcuha
2/ Bomberg Symphony- Prayer for Ukraine
(Valentin Silvestrov, 1937)
3/ Valentin Silvestrov-Postlude III for cello and piano
4/ Hélène Grimaud- Silvestrov= Bagatelle III (Bagatelles I-XIII)
5/ Valentyn Silvestrov et Anja Lechner
Hommage aux victimes des attentats

Hélène Sauter nous présente son cyber-espace, musique et écriture en une fusion d'émotions visuelles et sensorielles.
Le conte qui suit intitulé " La fée Sylvia " nous fait entrer dans les méandres d'un univers de magie et d'éblouissement.
Un conte :
Hélène a suivi son mode glissando et nous voilà en plein conte sylvestre. Le texte s'insère dans la continuité de notre thématique qui propose de contempler la beauté mordorée des végétaux en cette entrée automnale.
La fée Sylvia
Il était une fois un roi et une reine très épris l'un de l'autre. Après leur mariage, ils firent construire un château en bordure d'un petit lac peuplé de canetons argentés. Les arbres alentours portaient, en guise de feuilles, une multitude de petits foulards de soie blanche flottant au vent comme des milliers d'étendards étincelants.
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Le printemps passa, puis l'été et enfin l'automne. La jeune reine, un peu triste de ne pas encore avoir d'enfant, décida de se promener seule près de l'onde miroitante. Quand elle s'approcha des arbres, les canetons essayèrent de lui barrer le passage car les foulards immaculés étaient destinés à les protéger du froid pendant l'hiver. Alors, pour ne pas les déranger, elle prit un autre sentier.
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Bientôt, la Lune monta dans le ciel étoilé et le vent du soir se mit à souffler un peu plus fort. Mue par une force surnaturelle, la jeune femme continuait sa marche sans se retourner et sans s'apercevoir qu'à chacun de ses pas les arbres perdaient les foulards qui leur servaient de feuilles. Soudain, elle s'arrêta au pied d'un arbre complètement nu. Quand elle s'en approcha, elle vit qu'un bourgeon, qui n'avait pas éclos, brillait d'une lueur douce au creux des branches. Attirée par le point lumineux comme un aimant, elle décida de grimper dans l'arbre quand une bourrasque la hissa tout en haut où elle resta accrochée, sans pouvoir s'échapper. Retenue prisonnière, elle attendit qu'on vienne la délivrer.
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Ne la voyant pas revenir de sa promenade, le roi inquiet se mit en quête de chercher sa bien-aimée. Il emprunta le même chemin et la retrouva en haut de l'arbre qui la tenait captive, endormie profondément. La jeune femme était vêtue d'une jolie robe-foulard de soie blanche et portait un caneton assoupi entre les bras.
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De retour au château, le seigneur ordonna qu'on installât la jeune reine dans la plus belle chambre, avec vue sur le petit lac, en espérant qu'elle sortirait de sa mystérieuse léthargie. Mais le lendemain, une nuit continuelle s'abattit sur toute la Terre éclairée seulement par les pâles rayons de la Lune.
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Les mois passèrent un à un dans la quasi obscurité, jusqu'au printemps. Le roi restait fidèlement au chevet de son épouse, le cœur triste et désespéré de ne pouvoir rien faire pour elle, malgré son pouvoir de suzerain.
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Une nuit qu'il pleurait à chaudes larmes, il ne vit pas l'arrivée de Sylvia, la fée des Arbres. Venue pour rompre le sortilège, elle effleura de sa baguette magique le caneton assoupi dans les bras de la dormeuse. C'est alors que le soleil se leva à l'horizon, et en même temps, les paupières de la belle s'ouvrirent lentement.
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Quand le roi leva la tête, il vit sa jeune épouse qui le regardait avec amour, tenant dans ses bras un nouveau-né qui dormait paisiblement sur son sein.
Nous remercions Hélène pour sa grande maîtrise des diverses tonalités de l’écriture littéraire et la dynamique de sa sensibilité artistique.

Le salon littéraire et musical reçoit, pour cette pièce N°8, l'auteur de nouvelles, Sir Henry
Qui est-il hormis d'être un auteur de Short Edition ?
Mais quoi d'autre ? Son profil indique qu'il se sent proche de certains écrivains de romans d'aventures, de romans policiers, de romans de science-fiction. Il ajoute qu'il se sent dans son élément dans les univers contrastés de l'ère victorienne, ce qui n'est pas d’accès facile quand on souhaite approcher sa pensée.
Et quand il s'échappe dans les paysages sauvages des moorlands, on le voit happé par les brumes et troublé par les sortilèges des créatures aux noms légendaires.
Qu'on lui fasse traverser la dimension terrestre et cela le sauve de ce qu'il appelle " le fade quotidien" sans relief et sans surprise.
La surprise des sens, c'est ce qui l'intéresse.
Mais c'est tout .... Les lecteurs sauront peut-être davantage de lui en lisant les récits de sa page et cette nouvelle " Ô grand sorcier" , la dernière qu'il vient de publier.
Ô grand sorcier
Il est tard...quelle heure déjà ? Ah oui...j'entrevois l'horloge à la faible lueur de l'écran de mon ordinateur. Il faut que j'y arrive, terminer la nouvelle pour demain, à tout le moins la commencer. Le site est formel, tout envoi doit se faire avant la date du 31 octobre...
L'écran de Word est vide, la page demeure blanche. Blanche comme la nuit que je m'apprête à passer...Blanc, blafard, comme mon teint, demain au réveil...
Les ventilateurs tournent à plein régime depuis quelques bonnes heures désormais, à tel point que je m'interroge, les petits moteurs tiendront-ils le choc par cette chaude nuit infernale ? Mes doigts s'engourdissent, mes mains sont moites. Je ne dois point me laisser gagner par la torpeur ambiante, encore moins par le sommeil.
Le temps passe, les secondes s'égrènent, une angoisse m'étreint et me saisis à la gorge, serais-je à la hauteur ? Le site acceptera –t-il ma nouvelle ? Et mon éditeur? Pfff, il est inutile d'échafauder des plans, tout cela ne sont que chimères. Les notations seront -elles bonnes ? Que dire des critiques à venir ? Sans parler des commentaires...des annotations, des appréciations...et le comité de lecture ! Bon sang ! Que va-t-il en penser ?
Ce monde est horrible, oppressant, schizophrène. La sueur perle mon front. Le bruit du ventilateur est insupportable et je le ressens comme un supplice.
Ce monde n'est point celui d'Alice aux pays des merveilles...tout le monde sait cela non...Je dois faire face à la réalité, l'affronter comme un guerrier.
Je me dois de peser chaque mot, vérifier chaque expression que j'emploierai, vérifier l'orthographe. Pour sûr, je sortirai le dico, le Bled, le Bescherelle, le typographe...Mon dieu, quelle est horrible cette sensation de la page blanche...
Soudain, j'ai l'impression que les touches de mon clavier sont effleurées, des mots s'inscrivent sans que je les commande...Suis-je entrain de rêver ? Quel est ce malaise qui m'envahit...Serais-je victime de sorcellerie ? Mais où se cache le quidam ? Je jette un coup d'œil sous mon lit à la dérobée ? Rien...Serait-ce le Horla venu me visiter du Brésil, voguant sur le fleuve qui surplombe ma fenêtre, en cette nuit noire, en ce lieu obscur, ma chambre à coucher, je pousse un cri d'effroi, je vais m'évanouir...Demain mon éditeur me jugera...Me laissera-t-il sain et sauf ? Je pourrai peut-être remettre ma nouvelle dans quelques jours, obtenir un répit pour la retravailler?
Je dois passer en revue chaque phrase, vérifier toute les théories que je mets en avant, je dois rester vraisemblable, mon monde doit avoir une cohésion...Tout doit pouvoir se prouver...Tout doit être exact, vrai, pas de place pour l'approximatif, le clinquant. Je dois prouver au monde que je suis capable, que je suis proche...oui proche de la perfection. Je deviens fou, fou à lier, je m'aliène. J'ai des hallucinations. Mais quel est donc ce sorcier venu me troubler ? Pourquoi ? Pourquoi moi ?
Demain ce sorcier frappera à ma porte et me demandera mon texte...Serai-je bon, serai-je à la hauteur ? Dans ma tête, une phrase lancinante..." Eh Monsieur, vous m'avez piqué mon histoire, cette histoire, j'ai écrite la même mot pour mot, il y a dix ans et vous me l'avez piquée...vous me piratez...n'est-ce pas? " Voilà que je délire...Mais ce ne sont que quelques idées sombres qui m'assaillent et envahissent mon esprit ?
Mon Dieu, voilà que je délire à nouveau, c'est un cauchemar, je suis victime, victime de sorcellerie...Je dois commencer, je dois m'y mettre trouver une histoire, une bonne histoire, une bonne intrigue, un début, une fin, une histoire qui se tienne, une histoire qui fera mouche dans l'esprit des lecteurs, une histoire que je dois publier...sinon qu'adviendra t-il de moi, comment paierai-je le loyer ? De quoi vais-je vivre? J'en suis à ce point !
Mon Dieu, Mon Dieu, voilà que je regarde l'armoire, un corbeau est en train de me dévisager, perché, l'œil goguenard, il semble me narguer et rire...il est noir, sa tête dodeline. Serais-je en proie à des hallucinations ? Que m'arrive-t-il ? Ma vision se trouble. Serais-je tout simplement devenu fou? Arrête sorcier, je t'en prie arrête ! Nevermore, Nevermore, plus jamais cette sensation...De grâce !
Je dois remettre mon texte demain matin, huit heures pétantes, sinon le sorcier aura ma peau...où est-il en ce moment... ? Est-il en train de m'épier, caché sous mon lit ? Je n'ose regarder, je tremble, mes doigts n'en peuvent plus devant le clavier, je me sens partir, divaguer...
Mon dieu, mon malaise est horrible, je dois y arriver, prendre une aspirine, faire disparaître cet horrible mal de tête....Alors ça y est, cela vient, une idée, Eurêka, une idée, je vais en faire dix pages...oui, oui, oui, dix pages et tout le monde sera content, je brillerai dans la haute société, mon image ne sera que plus grande...je frétille, j'exulte, je vis, je me sens exalté, tous mes sens rentrent en ébullition paroxysmique. A moi le prix ! le prix ! Mon précieux prix !
Sept heures cinquante neuf du matin, ma page est restée vierge, je n'ai rien pu écrire, rien, rien à faire lire à ce sorcier...j'ai fumé toutes les cigarettes que j'ai trouvées, mon sort est scellé, je suis las, fatigué, exsangue, malheureux, il aura eu ma peau au final. C'est tout comme si j'étais mort, je vais mourir. La bête immonde a eu raison de moi. J'ai échoué. Il frappe à ma porte il est là...derrière la porte...il me laisse juste le temps d'écrire ceci en guise de testament, un legs à l'humanité si inhumaine !
Oh ! Dieu de l'édition et de l'écriture, puisses-tu avoir pitié d'un sombre et paisible écrivain !
Septembre 2022
Un commentaire ? Je me lance :
L'écriture a son double qui est l'attente que l'écriture se fasse et dans ce temps douloureux de la page où l'inspiration se transmue en sorcellerie, délire et paranoïa, un monstre fait son apparition qui nous poursuit de ses ricanements et nous entrave les doigts qui restent paralysés sur le clavier.
Ce monstre bouge beaucoup dans la littérature. Est-ce le Horla de Maupassant ?
Est-ce le corbeau d'Edgar Allan Poe, ce monstre qui fait endosser à cet écrivain plusieurs identités, de conteur à chercheur de rêves, d’enquêteur à détrousseur de prix, il y a de quoi perdre ses repères.
Ce récit est la lente exploration de ce trouble qui est l'obsession d'écrire, de craindre de ne pouvoir le faire, de vouloir pourtant écrire, de savoir qu'on peut le faire et de rêver à de vains signes de célébrité qui obscurcissent l’univers de l’écriture qui reste avant tout un art solitaire.
Quant à notre invité, il est reparti dans son logis en emportant avec lui ses émotions dont on ne devinera pas un seul tiret mais qu'il faudra guetter à la pointe de son prochain texte !

Vastes promenades que je vous propose au gré de mes quatre visites en pays lointain d'Ecosse puis aux portes de Paris, en passant par la Normandie, escale nécessaire pour reprendre le train et arriver dans la vallée de la Creuse.
Les Highlands d'Ecosse, comment ne pas en parler quand " La sorcellerie " est le grand thème du prix spécial proposé par Short Edition.
Aussi , je vous présente le poète écossais Robert Burns ( 1759-1796).
L'une de ses poésies, écrite en 1789, " My heart's in the Highlands" a été mis en musique par le compositeur estonien Arvo Pärt en l'an 2000.
Une oeuvre qui dure neuf minutes, marquée par un pur sentiment de nostalgie.
Une inquiétude mystique enrobe la musique et son élévation finale évoque l'aspiration à un autre monde .
My heart's in the Highlands
My heart's in the Highlands, my heart is not here,
My heart's in the Highlands a-chasing the deer -
A-chasing the wild deer, and following the roe;
My heart's in the Highlands, wherever I go.
Farewell to the Highlands, farewell to the North
The birth place of Valour, the country of Worth;
Wherever I wander, wherever I rove,
The hills of the Highlands for ever I love.
Farewell to the mountains high cover'd with snow;
Farewell to the straths and green valleys below;
Farewell to the forrests and wild-hanging woods;
Farwell to the torrents and loud-pouring floods.
My heart's in the Highlands, my heart is not here,
My heart's in the Highlands a-chasing the deer
Chasing the wild deer, and following the roe;
My heart's in the Highlands, wherever I go.
( Robert Burns)

" My heart is in the Highlands"
Nous restons dans les Highlands et par un écho peu ordinaire, je parle aussi comme Randolph dans son article, de ce musicien estonien Arvo Pärt qui a mis en musique le poème de Robert Burns.
Article posté dans la catégorie " Les poètes"
Et dans une tout autre tonalité, j'ai le plaisir de voir ma poésie " Highlands " retenue pour concourir au Grand Prix de la sorcellerie de Short Edition .

Le jardin des poètes
Il y a un jardin dont les allées fleuries révèlent des dalles où sont inscrits les noms des poètes dont nous connaissons les oeuvres mais que nous n'avons pas pensé rencontrer dans nos promenades.
Dans cet espace, on n'est pas seul, on est accompagné. Quelques-unes de leurs poésies sont gravées dans la pierre.
L'étonnement se mue très vite en curiosité puis en fébrilité. Nous nous mettons à chercher, nous nous arrêtons devant les plaques. Nous lisons avec surprise puis avec un plaisir dont nous ne sentions pas capables d'éprouver.
Et pourtant, ils sont bien là ceux qui nous ont accompagnés, Villon, Hugo, Verlaine, Apollinaire, Mistral. Ils ont chanté la beauté des fleurs et des arbres.
" J'ai cueilli ce brin de bruyère..."
" Vous n'emporterez rien " mais vous aurez eu l'immense bonheur d'avoir rencontré ceux qui ont soutenu nos rêves, qui ont su les exprimer, mettre des mots sur leurs emotions ... et nous les remercions.
"Nous poursuivons le temps " , nous l'attrapons un moment, " les tilleuls sentent bon" , c'est leur souffle de vie que nous ressentons à travers le beau car ils nous ont donné du beau et montré que le beau persiste et signe.

Quelques liens nous montrent le jardin des poètes :
Le blog de" Une fleur de Paris" :
qui nous fait visiter les jardins des Serres d'Auteuil et le jardin des poètes.
La société des poètes français nous invite à visiter un blog exceptionnel qui répertorie toutes les plaques des poètes, les bustes et les statues de ce jardin appelé aussi le square des poètes



Un mot sur Jean-Jacques René, artiste peintre.
Notre amie Louisa nous a parlé de ce peintre dont elle admire la retenue et la douce peinture des émotions.
J'ai voulu en savoir davantage et j'en ai fait un article posté dans mon blog dans la catégorie des "peintres " .

La vallée des peintres dans la Creuse .
Monet a peint également une série de toiles dans la vallée de la Creuse. J'esquisse cet aspect de son œuvre dans mon article " La vallée des peintres " posté sur mon blog, dans la catégorie des "peintres."
Nous vous remercions chaleureusement, Louisa, Frédéric, Randolph et moi-même d'avoir répondu à notre invitation, d'avoir conversé avec nous et partagé ces moments tranquilles où celle qui parle de ses couleurs le fait avec tant d'émotion que le musicien s'empare des vibrations qui s'échappent, vite rattrapées par le poète ou l'écrivain qui trouve sa matière et sa place dans la composition commune formant l'ensemble d'une communion des sens.
Septembre 2022
Le salon littéraire et musical
Chaque article est à découvrir à chaque pas de cette belle promenade automnale 🎈 Un vrai délice pour les sens 🧡 Merci beaucoup, chère Ginette pour ce partage 🌺