Et il a sabordé la coque des secrets
Il a torpillé les entrepôts cloutés
Le feu qui couvait le feu de la vérité
A pavoisé en libérant l’ordre des champs
Et vidant mon coffret de ses rouilles plombées
Comment légender un monologue
Les mots s’échappent et s’agrippent à des yeux injectés
L’or brillait sur les champs de paille au blé repu
Je n’ai pu garder en moi l’intense parade qui s’est installée
De larmes gelées, de rires étouffés elle s’est lâchée
Et dans mon soliloque où je perds mon étoile
J’ai rameuté le sang pourpre de ma joie
Le flambée s’embrasait et montait comme un cantique
En bousculant le firmament médusé
Toute la place tout l’espace toute la distance
Que je n’avais pu sauvegarder
Je l’ai occupé en une seule fois
Déchirant les pages du grimoire qui m’aveuglait
Pour n’avoir en face de moi que le regard des sapins
Qu’émulsionne la sève qui monte
Jusqu’à couvrir mon front de chaleur
Si pénétrant est le visage qui se reconnaît
Qu’éclate l’ardeur du feuillage effaré
Si chaviré est le cœur qui me sollicite
De quelle fiévreuse haleine suis-je traversée
Il n’y a qu’un poudroiement cuivré et rubescent
Dans le sous-bois où brûle mon abandon
Juin 2024
Peinture de Babeth /
Texte de Ginette Flora
Un feu d'artifice magnifié par la palette et les mots de Babeth et Ginette...
Bien mieux qu'un feu du 14 juillet, vous faites exploser dans notre ciel mots et couleurs ! Merci pour ce beau moment, chères amies ! ^^
"L’or brillait sur les champs de paille au blé repu"
l'or brille toujours sur vos créations ... c'est magnifique ! merci à vous deux en grand ... ❤️
Les pourpres et les ocres éclatent dans ce beau tableau Babeth, accompagné des mots émouvants de Ginette. Bravo à vous. J'aime beaucoup.