Peinture de Babeth -
Eté 2024
Je n’ai vu que le bel arbre et sa houppelande
Quand je suis arrivée en bas de la clairière
Ses bras étendus, les étreintes de ses branches
Comme un être vigilant attendant qu’on entre
Dans la maison qu’il ombrage de son silence
Sur la mousse des toits, des traces d’écriture
De pluie baveuse, de cicatrices biffées
J’ai compris les écorchures et les cassures
Qu’un éclat d’or couronne sur les tuiles rouille
L’encre bleue du ciel n’apparaît que faiblement
Je n’ai plus craint ni la douleur ni les misères
Son écorce a retenu la chamade ingrate
Le bruit qu’il fait taire de son pouls régulier
Et je n’ai plus craint ni les temps ni les colères
Un écureuil et sa réserve de noisettes
S’affairait dans un lit d’herbes et de chardons
Mes genoux ont fléchi à l’accueil des mésanges
Et j’oubliais où je partais et d’où je venais
La porte close je l’ai ouverte au dedans
Les pierres grises pour les cloisons de guingois
Les murs blanchis pour une chaleur recueillie
Et vous ne saurez jamais ce que j’ai trouvé
Sur le plancher de la maison dans la campagne
Peintures de Babeth
Texte de Ginette Flora
Septembre 2024
Qu'as-tu donc trouvé, chère cachotière ?