Comme moi tu portes des mers lunaires
Du flux d’une vague gonflée au reflux d’un germe rejeté
Si je t’ai veillée dans les jours où la vie affluait
En toi par cycles renouvelés
Je n’ai pas cessé de te guider dans ton désert
Celui où la ride est aussi profonde que mes cratères
Où je cache la glace de mes blessures
Comme toi quand tes pleurs creusent des sillons
Quand la vie t’essore et t’assèche
Comme toi je viens d’une création de débris
Mais je reste auprès de celle qui m’a recueilli
Jamais je ne vais plus loin que la nuit où je te vois
De tes pensées, j’en tire ma lente présence mouvante
De tes joies je sais m’éclairer à ton regard
Comme toi j’ai perdu toute ma germination
J’étais le plus grand de la galaxie
Mon sol est aride et ténébreux
La vie m’a quitté et ne m’a laissé que des amulettes
Que tu portes à ton cou décharné
J’avais comme toi la magie d’exister
Par un sang qui pulsait dans mes fondrières
Entre les étoiles et les satellites solaires
Pour toi qui crois que la terre n’a plus rien à te donner
Je te livre mes hautes collines austères
Et laisse ma lanterne allumée pour te revoir
C’est d’avoir perdu ton rang premier
Que tu découvres ma face cachée
Je te ferai voir mes plaies cicatrisées
Quand tu me chercheras entre les étoiles millésimées
Tu me verras revenir toujours plus arrondi
Malgré mes voyages qui m’éloignent de toi
Quand tu n’aperçois de moi
Que des fractures gibbeuses de membres ankylosés
Et que tu déplores de n’avoir pu approcher
L’ami que tu appelais
Mai 2024
Peinture de Babeth
Texte de Ginette Flora
Une lune blanche magnifiée par vos talents si complémentaires...
Magique, magnifique, lumineux et touchant ... alors touchée, plein coeur ... merci tellement Vous deux !
" Je te livre mes hautes collines austères
Et laisse ma lanterne allumée pour te revoir" ❤️