top of page

La page de Colette Alice Un portrait de Mary Astell

Dernière mise à jour : 14 mai

La première féministe anglaise, Mary Astell (1666-1731 )


  Portrait supposé de Mary Astell car il eut été indécent pour une femme célibataire du

  statut de Mary Astell de se faire représenter sans coiffe.








Mary Astell, qui est largement considérée comme la première féministe en Angleterre, est née en 1666 dans une famille de la classe moyenne. Son père, cadre dans une entreprise de charbon, a de fortes convictions religieuses en tant que conservateur royaliste anglican. Toute l’œuvre de sa fille en sera influencée. En tant que femme, Mary ne reçoit aucune éducation formelle mais, dès l'âge de 8 ans, une éducation informelle de la part d'un oncle affilié à l'école philosophique de Cambridge qui s'appuie sur des philosophes tels que Platon, Aristote et Pythagore. Elle a 12 ans quand son père meurt. La famille ayant investi dans les études supérieures de son frère, elle se retrouve sans dot. À 20 ans, après la mort de sa mère, Mary s'installe à Londres. Elle fait alors connaissance avec un cercle de femmes littéraires et influentes, dont Lady Montagu (voir "Une pionnière touche-à-tout" dans le recueil N°2).

 

En 1694 Mary Astell, à peine âgée de 27 ans, connaît la célébrité pour un court essai :

" A Serious Proposal to the Ladies for the Advancement of their True ans Great Interest" (Une proposition sérieuse aux dames de qualité en vue de l'avancement de leur véritable intérêt).

 Dans cet ouvrage qui présente un plan pour un collège exclusivement féminin, elle affirme que les femmes ont les mêmes capacités intellectuelles et morales que les hommes, qu'elles méritent également d'être éduquées, et qu'elles doivent s'émanciper des coutumes sociales vaines et insensées. Toujours dans la poursuite de la réalisation des idées qu'elle présente dans son livre, elle propose une académie d'enseignement réservée aux femmes.

En 1700, elle publie un autre ouvrage :

 "Some Reflections upon Marriage" (Quelques réflexions sur le mariage) dans lequel elle met les femmes en garde, en prose spirituelle, contre les dangers pour celles qui ont reçu une mauvaise éducation et qui vivent dans un mariage inégal. Elle exhorte ainsi les femmes à faire de meilleurs choix matrimoniaux, car une disparité d'intelligence et de personnalité peut conduire à la misère. Le mariage doit être fondé sur une amitié durable plutôt que sur une attraction éphémère.

 Le débat passionné que cet essai suscite parmi ses contemporains en fait le texte "féministe" le plus important du XVIIIe siècle, à l'aube des Lumières.

 

 

 Mary Astell, qui est largement considérée comme la première féministe en Angleterre, est née en 1666 dans une famille de la classe moyenne. Son père, cadre dans une entreprise de charbon, a de fortes convictions religieuses en tant que conservateur royaliste anglican. Toute l’œuvre de sa fille en sera influencée. En tant que femme, Mary ne reçoit aucune éducation formelle mais, dès l'âge de 8 ans, une éducation informelle de la part d'un oncle affilié à l'école philosophique de Cambridge qui s'appuie sur des philosophes tels que Platon, Aristote et Pythagore. Elle a 12 ans quand son père meurt. La famille ayant investi dans les études supérieures de son frère, elle se retrouve sans dot. À 20 ans, après la mort de sa mère, Mary s'installe à Londres. Elle fait alors connaissance avec un cercle de femmes littéraires et influentes, dont Lady Montagu (voir "Une pionnière touche-à-tout" dans le recueil N°2).

 

En 1694 Mary Astell, à peine âgée de 27 ans, connaît la célébrité pour un court essai :

" A Serious Proposal to the Ladies for the Advancement of their True ans Great Interest" (Une proposition sérieuse aux dames de qualité en vue de l'avancement de leur véritable intérêt).

 Dans cet ouvrage qui présente un plan pour un collège exclusivement féminin, elle affirme que les femmes ont les mêmes capacités intellectuelles et morales que les hommes, qu'elles méritent également d'être éduquées, et qu'elles doivent s'émanciper des coutumes sociales vaines et insensées. Toujours dans la poursuite de la réalisation des idées qu'elle présente dans son livre, elle propose une académie d'enseignement réservée aux femmes.

En 1700, elle publie un autre ouvrage :

 "Some Reflections upon Marriage" (Quelques réflexions sur le mariage) dans lequel elle met les femmes en garde, en prose spirituelle, contre les dangers pour celles qui ont reçu une mauvaise éducation et qui vivent dans un mariage inégal. Elle exhorte ainsi les femmes à faire de meilleurs choix matrimoniaux, car une disparité d'intelligence et de personnalité peut conduire à la misère. Le mariage doit être fondé sur une amitié durable plutôt que sur une attraction éphémère.

 Le débat passionné que cet essai suscite parmi ses contemporains en fait le texte "féministe" le plus important du XVIIIe siècle, à l'aube des Lumières.

 

 



                              1694                                                                                           1700

 

Désormais reconnue sur le plan intellectuel, Mary Astell se retire de la vie publique en 1709. Elle devient un modèle dans les cercles de réflexion féministe, au point d’influencer le mouvement des suffragettes qui surgira près de deux siècles plus tard.

En 1731, elle décède d'un cancer du sein. Elle aurait passé ses derniers jours en isolement volontaire dans une pièce, à côté de son cercueil...

 

Femme indépendante et théoricienne remarquable, Mary Astell était une lectrice attentive, une écrivaine vive et pleine d’esprit, une chrétienne passionnée, une philosophe et une penseuse profondément individuelle. Pour autant, elle n'a jamais publié ses œuvres sous son propre nom mais anonymement sous les pseudonymes de Tom Single ou de M.Wooton. Elle eut une influence considérable sur son temps et cela en dépit de ses convictions politiques qui l'opposaient, sur bien des points, aux causes qui allaient mobiliser les philosophes du XVIIIe siècle.

Écoutons-la :   

 

* Les Femmes sont dès leur enfance privées des avantages dont on leur reproche ensuite le manque et nourries dans les vices qui leur seront plus tard reprochés.                                                                                                               

* Si une femme ne peut ni aimer, ni honorer, elle fait du mal en promettant d'obéir.

* Si seuls les hommes de vertu et d'honneur stricts se mariaient, je doute que le monde ne soit que peu peuplé.

* Si tous les hommes naissent libres comment se fait-il que toutes les femmes naissent esclaves ?

* Si Dieu n'avait pas voulu que les femmes usent de leur raison, il ne leur en aurait pas donné, car il ne fait jamais rien en vain.

* Mais, hélas, quelle pauvre femme n’a jamais appris qu'elle devrait avoir un dessein plus élevé que de lui trouver un mari ?

 

 

9 mars 2023 : inauguration d'une plaque commémorative  à Newcastle


 Colette Alice

 Mai 2024

 


 

 

                                                                                                       

                                                                            

 

                                                                                                 

 

 

                                                                                                                                                 

                                  

34 vues4 commentaires

Posts récents

Voir tout

4 Comments


Magnifique découverte ... elle est brillante, Mary, sur tes mots et c'est juste à applaudir du coeur ... ouii ! Bisous doux doux et même doux vers Toi !❤️

Like
Replying to

Grand merci ma Brocéliande... tu sais il y a tant de femmes que je découvre... parfois je ne sais plus laquelle choisir ! Encore et toujours des bises vers Toi 😍😍😘😘

Like

Le portrait que tu dresses de Mary Astell nous prouve combien le combat pour l'égalité des sexes ne date pas d'hier. Heureusement, qu'il fût et qu'il est encore aujourd'hui des femmes qui luttent avec la plume pour obtenir plus de reconnaissance car malgré l'époque actuelle, il est encore bien des disparités. Merci pour le partage de ce texte et belle journée à toi, Colette ! ^^

Like
Replying to

Un grand merci pour ton commentaire. Tu sais, quand j'ai découvert Mary Astell j'ai été éblouie par sa modernité. J'ai toujours en tête cette phrase de Simone de Beauvoir : "N'oubliez pas qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question" - 1974

Bonne soirée, Fred !

Edited
Like
bottom of page