A Ladder To The Top.
N'ayons pas peur des mots ! Cette Playlist est particulièrement sombre...voire très sombre ! Voire très très sombre ! ^^ Par ses divers morceaux, elle s'emploie à exprimer les différentes tensions d'une société hiérarchisée et divisée en classes sociales. Bref, mon Working Class Hero à moi ! ^^
Notes Explicatives :
Aujourd’hui plus que jamais notre société se voit schématiquement brossée en couches disparates. Inhérente à cette présentation des plus sommaires, est née une organisation de ladite société où bien souvent perdure sans mal, une déplorable stigmatisation des métiers manuels qu’on tient et maintient en totale opposition avec ces quelques autres définis comme intellectuels. En peu de mots, le raccourci simpliste du penseur et de l’exécutant, le triomphe de la matière grise sur la macule noire, dans un dogme moral et capitaliste tapageur !
Mais plus dramatique encore, demeure une hiérarchie des sexes, des droits, du savoir qui font de la structure pyramidale encore et toujours un des grands mystères de ce monde ! Une énigme sociétale qui gage que toute élévation personnelle ne peut se faire que sous le couvert d’une validation échelonnée où la qualité de tout individu se mesure à son salaire.
A Ladder To The Top s’ingéniera donc à nous mener tout au fond du trou. Là où se trouve le tout premier barreau de l’échelle censée nous mener jusqu’à cette lumière dite salutaire. Peut-être est-ce aller un peu vite en besogne car cette lumière n’est-elle pas tout simplement artificielle, à l’image de celle produite par les lampadaires que tant d’insectes confondent avec la Lune ? Autre que toutes celles vers lesquelles l’homme, depuis la nuit des temps, se dirige invariablement à chaque étape de sa vie ?
Pour exemples : celle sous laquelle à sa naissance, il pousse le premier cri, ou bien encore cette autre dont il veut au fil des jours, remplir son cœur comme celle qu’il espère distinguer tout au bout du tunnel, quand viendra l’heure de sa mort…
1/ Le titre éponyme A Ladder To The Top, de constituer nécessairement le premier barreau/morceau de cette Playlist dont l’approche est probablement l’une des plus expérimentales que j’ai pu réaliser à ce jour. À tout dire, chacun des titres qui composent ce sombre opus ne comporte en réalité que peu d’accords. C’est une volonté de ma part visant à ajouter au sentiment anxiogène de se trouver au fond du gouffre où, pour le coup, la moindre envolée lyrique aurait assurément été contre-productive.
2/ Ainsi, dans le même état d’esprit, Mobbing (You Need Friends) [Le mobbing est une forme de harcèlement moral qui se produit dans un environnement professionnel - sic] est un titre qui parle de lui-même. La saine émulation des écoliers a laissé place à une compétition féroce entre collègues. Une progression des plus hasardeuses sur les barreaux d’une échelle devenue quelque peu glissante. D’où la nécessité d’avoir de bons appuis, de bons amis…
À cet instant précis, me revient en mémoire cette citation de Woody Allen :
En matière d’épanouissement personnel et/ou professionnel, le passé se révèle t-il un frein ou un moteur ?
3/ Echoes Of The Past ne répondra certainement pas à cette question fondamentale et pour cause ! Tout est fonction de l’Être, de son histoire. Certains d’apprendre de leurs erreurs et d’autres de les ressasser inlassablement. Pour qui n’y prend garde, le passé, heureux ou non, peut se révéler une prison de l’âme dont la clé demeure toutefois à portée de chacun. Le tout étant de ne jamais omettre de bien faire ses poches…
4/ I Was A Kid est indubitablement ancré dans les eighties ! Il n’est pas de hasard qui soit. Ces années-là me manquent, peut-être parce que je n’avais pas encore idée de la taille de l’échelle ou même de son existence. Je montais et sautais les marches du grand escalier quatre à quatre et mes rêves toujours, d’emprunter l’ascenseur ! ^^
Enfant, il n’est pas de sommet qui soit. Mais les temps changent, les années passent et bien malheureusement dans la société actuelle, l’innocence de glisser de plus en plus tôt sur les pentes savonneuses qui mènent à toutes les désillusions...à tous les dangers…!
5/ Claustrophobia s'essaie par analogie, à définir une forme d’angoisse comparable à celle du spéléologue qui explore les cavités souterraines. Au fond du gouffre, tout au bas de l’échelle, il n’est pas rare d’éprouver quelques difficultés à se mouvoir aisément comme une douloureuse sensation d’oppression, la peur de rester coincé ou encore de manquer d’air dans l’écho d’un capitalisme dont les nombreux effets de résonnance sur la paroi des jours, nous offrent par là-même l’illusoire possibilité de progresser vers la lumière…
6/ Perpetual Elevation (The Ladder Rungs) de son beat plus marqué et constant tentera de traduire cette ascension régulière et quasi mécanique vers la lumière. Tristes répercutions d’un rendement invasif qui fait de tout être un robot qui s’ignore ou s’emploie à s’ignorer. Ainsi donc, qu’en est-il de l’âme et du cœur… ? Ne sont-ils pas restés tout au bas de l’échelle à moins qu’ils n’aient été tout bonnement réduits au silence lors de cette progression mortifère ?
7/ Social Morphing [Morphing : ANGLICISME. Procédé numérique consistant à transformer progressivement une image en une autre - sic.] Consécutif à Perpetual Elevation, lors de cette ascension vers le sommet, de l’image source vers l’image cible, à quelle part de remodelage concédons-nous finalement ? Quel « montant » de nos valeurs sommes-nous prêts à sacrifier pour satisfaire nos ambitions et fricoter avec une certaine forme d’élitisme économique et outrancier… ?
Frédéric
Février 2024
Fred, je suis tel le petit Poucet... Je suis tes œuvres musicales comme des petits cailloux qui me conduisent vers des découvertes musicales étonnantes.
Mille mercis à toi d'héberger toujours et encore ma musique au sein des Malles, Ginette ! ^^
Merci Ginette pour le partage, je vais tout aller découvrir ... et tu as donné des explications qui sont passerelles pour moi ...l'univers de Fred est incroyablement riche !❤️