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La page de Marcel Faure, Poésies de Décembre 2023




Servis sur canapés

Des mots bulles

Pétillants et sincères

 

2024 en bandoulière

Des vœux des espoirs

Rêver d'un autre monde

 

Ne plus s'entretuer

Est-ce trop demander

De se serrer la main

 

Drapeau blanc étalé

L'hiver tremble de froid

En attendant un signe

 

Non je ne tuerai pas

Sauf les dieux peut-être

Pour lesquels on se bat

 

Alors des mots colombes

Passant entre les balles

Pour déclarer la paix

 

**

 

Pluie de septembre

Soleil à pendre

 

Pluie d'octobre

Soleil sobre

 

Pluie de novembre

Soleil d'ambre

 

Pluie de décembre

Soleil tendre

 

Pluie de janvier

Soleil traqué

 

Pluie de février

Soleil rentier

 

Pluie de mars

Soleil épars

 

Pluie d'avril

Soleil viril

 

Pluie de mai

Soleil distrait


Pluie de juin

Soleil chafouin

 

Pluie de juillet

Soleil douillet

 

Pluie d'août

Soleil canaillou

 

**


Crac boum hue

 

Un ciel à coulisse

Trombone son orage

 

Les cordes rangs serrés

Inondent la scène

 

Une artiste en retard

Quelle limace a oublié son cor

 

Un escargot mélomane

En bave de plaisir

 

Les cuivres s'électrisent

Les vents se déchainent

 

Un arbre boogie-woogie

Me serre dans ses branches

 

Vas-y tango mollo

Ta caisse est un peu claire

 

Puis d'un coup d'essuie-tout

Le bleu lustre l'azur

 

Piano pianissimo

Range donc ton pipeau

 

Ton défilé de vers

A la rime à zéro

 

Ce n'est qu'un crac boum hue

Pour une fin d'apéro

 

**

 




Né dans le ventre du jour

Ici aujourd'hui

Le seul endroit possible

 

Ailleurs

D'autres hommes

D'autres climats

On aurait pu y vivre

 

Autant s'en satisfaire

Cette saveur de l'air

Elle est unique

Elle est à nous

Et sous ce ciel immense

Qui nous soulève depuis l'enfance

Le murmure des autres

Est comme une chanson douce

 

**

 

Ici plus qu'ailleurs

Des châteaux éphémères

Dans la blondeur du sable

 

Des enfants pelle et seau

Maçonnent avec ardeur

Les souvenirs futurs

 

Ils flambent au soleil

Leur jeunesse innocente

Ébahie de lumière


**

 

Au sommet de la colline

Un paysage apaisant s'étale

Loin du reflet des villes

 

Les vignes qui m'enivrent

Des promesses du vin

Coulent jusqu'à la plaine

 

Dans mon coin de ciel bleu

Loin du tonnerre des hommes

Je palpe l'épaisseur du silence

 

Un oiseau de haute voltige

Plonge dans la lumière

Son mirobolant bain de plumes

 

Cachée sous des arbres

Une rivière secrète

S'en va vers son destin

 

Minuscules jouets

Des animaux tranquilles

Me rappellent l'enfance

 

Et ce lac où j'allais

Taquiner les poissons

Juste pour le plaisir

 

Immobile je contemple

La terre ma compagne

Mon plus beau livre d'heures

 

**

  

Après midi moite

Dans la torpeur du soleil

La rive d'une ombre

 

De feuilles et de branches

Arbres des villes

J'apprécie ta fraîcheur

 

Voûtes sombres d'églises

Où je me réfugie

Merci vieux bâtisseurs

 

Fontaines et jardins

Sauvés du bétonnage

Pour vous j'irai manifester

 

Vite un grand froid

Ma peau trop cuite

A besoin de la burle

 

**

 

Lumière timide

Clarté grisâtre

Flou des collines

 

Pieds nus dans l'herbe

Reflets sur ton visage

Des cloches d'autrefois

 

L'air s'égare

À rafraîchir ta mémoire

Des lointains sautillants

 

Et tout ton corps s'émeut

D'une rosée soudaine

Au coin de tes yeux

 

**

  




Océane

 

Silhouette bleue

Sur le bord de mes yeux

 

Ton prénom d'infinis

Et tes hanches marines

 

Dans les plaines moutonneuses

Ton prénom boomerang

 

Ne me revient qu'un peu d'écume

Avec le feu du sel

 

À l'île solitaire

Tu préfères l'archipel

 

Les marées me dépècent

Un peu plus chaque jour

 

**

 

Sous le soleil de plomb

Des plantes disent merci

 

Porteur d'arrosoir

Le combat du jardinier

Contre la canicule

 

**


Roches endormies

Dans la gorge du volcan

 

Adossée aux étoiles

La cime enneigée

 

Parfois le ventre gargouille

Lâche un pet

 

Cueilleurs de souffre

Au dos cassé

 

Sur les pentes rudes

Vos pas précautionneux

 

Sur le flan du dragon

Vos vies en équilibre

 

**

 

Âpreté du soleil

Une ombre liquide

Essuie sa sueur

 

L'air bouillonne

Les chairs fermentent

Même la nuit transpire

 

La rivière éconduite

Coule à sec

Des pierres de braises

 

À l'aplomb de midi

L'extrême lumière

Ratisse les passants

 

Est-ce ainsi l'enfer

Une journée d'août

Au milieu des vacances

 

**

 

Cœur de la pierre

À fleur de statue

Serais-tu immortel

 

Sur ton cheval de marbre

Le temps laisse des traces

Mais t'épargne

 

Le chant des mains polit

Toujours au même endroit

Ton grain de peau minéral

 

Pour quels vœux quels plaisirs

Tous ces yeux qui t'enlacent

Ont des regrets de chair

 

Ton arc ton carquois

Est-ce l'amour qui passe

Est-ce la guerre qui gronde


Rien n'est dit sur la stèle

Tu es ce fier inconnu

Fendant l'imaginaire

 

**

 

Ta blondeur

Les blés jaloux

Brûlent leur récolte

Les moissons seront tristes

Et le pain rare

Fera de pauvres croutes

 

La boulangère

Une brune aux yeux fauves

Ses belles miches blondes

Ne feront plus vitrine

 

Marcel Faure

Décembre 2023

 

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