Servis sur canapés
Des mots bulles
Pétillants et sincères
2024 en bandoulière
Des vœux des espoirs
Rêver d'un autre monde
Ne plus s'entretuer
Est-ce trop demander
De se serrer la main
Drapeau blanc étalé
L'hiver tremble de froid
En attendant un signe
Non je ne tuerai pas
Sauf les dieux peut-être
Pour lesquels on se bat
Alors des mots colombes
Passant entre les balles
Pour déclarer la paix
**
Pluie de septembre
Soleil à pendre
Pluie d'octobre
Soleil sobre
Pluie de novembre
Soleil d'ambre
Pluie de décembre
Soleil tendre
Pluie de janvier
Soleil traqué
Pluie de février
Soleil rentier
Pluie de mars
Soleil épars
Pluie d'avril
Soleil viril
Pluie de mai
Soleil distrait
Pluie de juin
Soleil chafouin
Pluie de juillet
Soleil douillet
Pluie d'août
Soleil canaillou
**
Crac boum hue
Un ciel à coulisse
Trombone son orage
Les cordes rangs serrés
Inondent la scène
Une artiste en retard
Quelle limace a oublié son cor
Un escargot mélomane
En bave de plaisir
Les cuivres s'électrisent
Les vents se déchainent
Un arbre boogie-woogie
Me serre dans ses branches
Vas-y tango mollo
Ta caisse est un peu claire
Puis d'un coup d'essuie-tout
Le bleu lustre l'azur
Piano pianissimo
Range donc ton pipeau
Ton défilé de vers
A la rime à zéro
Ce n'est qu'un crac boum hue
Pour une fin d'apéro
**
Né dans le ventre du jour
Ici aujourd'hui
Le seul endroit possible
Ailleurs
D'autres hommes
D'autres climats
On aurait pu y vivre
Autant s'en satisfaire
Cette saveur de l'air
Elle est unique
Elle est à nous
Et sous ce ciel immense
Qui nous soulève depuis l'enfance
Le murmure des autres
Est comme une chanson douce
**
Ici plus qu'ailleurs
Des châteaux éphémères
Dans la blondeur du sable
Des enfants pelle et seau
Maçonnent avec ardeur
Les souvenirs futurs
Ils flambent au soleil
Leur jeunesse innocente
Ébahie de lumière
**
Au sommet de la colline
Un paysage apaisant s'étale
Loin du reflet des villes
Les vignes qui m'enivrent
Des promesses du vin
Coulent jusqu'à la plaine
Dans mon coin de ciel bleu
Loin du tonnerre des hommes
Je palpe l'épaisseur du silence
Un oiseau de haute voltige
Plonge dans la lumière
Son mirobolant bain de plumes
Cachée sous des arbres
Une rivière secrète
S'en va vers son destin
Minuscules jouets
Des animaux tranquilles
Me rappellent l'enfance
Et ce lac où j'allais
Taquiner les poissons
Juste pour le plaisir
Immobile je contemple
La terre ma compagne
Mon plus beau livre d'heures
**
Après midi moite
Dans la torpeur du soleil
La rive d'une ombre
De feuilles et de branches
Arbres des villes
J'apprécie ta fraîcheur
Voûtes sombres d'églises
Où je me réfugie
Merci vieux bâtisseurs
Fontaines et jardins
Sauvés du bétonnage
Pour vous j'irai manifester
Vite un grand froid
Ma peau trop cuite
A besoin de la burle
**
Lumière timide
Clarté grisâtre
Flou des collines
Pieds nus dans l'herbe
Reflets sur ton visage
Des cloches d'autrefois
L'air s'égare
À rafraîchir ta mémoire
Des lointains sautillants
Et tout ton corps s'émeut
D'une rosée soudaine
Au coin de tes yeux
**
Océane
Silhouette bleue
Sur le bord de mes yeux
Ton prénom d'infinis
Et tes hanches marines
Dans les plaines moutonneuses
Ton prénom boomerang
Ne me revient qu'un peu d'écume
Avec le feu du sel
À l'île solitaire
Tu préfères l'archipel
Les marées me dépècent
Un peu plus chaque jour
**
Sous le soleil de plomb
Des plantes disent merci
Porteur d'arrosoir
Le combat du jardinier
Contre la canicule
**
Roches endormies
Dans la gorge du volcan
Adossée aux étoiles
La cime enneigée
Parfois le ventre gargouille
Lâche un pet
Cueilleurs de souffre
Au dos cassé
Sur les pentes rudes
Vos pas précautionneux
Sur le flan du dragon
Vos vies en équilibre
**
Âpreté du soleil
Une ombre liquide
Essuie sa sueur
L'air bouillonne
Les chairs fermentent
Même la nuit transpire
La rivière éconduite
Coule à sec
Des pierres de braises
À l'aplomb de midi
L'extrême lumière
Ratisse les passants
Est-ce ainsi l'enfer
Une journée d'août
Au milieu des vacances
**
Cœur de la pierre
À fleur de statue
Serais-tu immortel
Sur ton cheval de marbre
Le temps laisse des traces
Mais t'épargne
Le chant des mains polit
Toujours au même endroit
Ton grain de peau minéral
Pour quels vœux quels plaisirs
Tous ces yeux qui t'enlacent
Ont des regrets de chair
Ton arc ton carquois
Est-ce l'amour qui passe
Est-ce la guerre qui gronde
Rien n'est dit sur la stèle
Tu es ce fier inconnu
Fendant l'imaginaire
**
Ta blondeur
Les blés jaloux
Brûlent leur récolte
Les moissons seront tristes
Et le pain rare
Fera de pauvres croutes
La boulangère
Une brune aux yeux fauves
Ses belles miches blondes
Ne feront plus vitrine
Marcel Faure
Décembre 2023
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