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La page de Marcel Faure, Poésies de Février 2024

Dernière mise à jour : 9 mars





Quand la nuit s'en va

Réveiller les rêves

Ceux que l'on faisait enfant

 


Voués à l'oubli

Ils sont toujours là

Au coin de l'aube

 

Les ans n'y peuvent rien

Arc-boutés à nos vies

Patiemment ils veillent

 

Leurs chemins de joie

Sésame des jours gris

Nous porteront plus loin

 

Ainsi j'écris des histoires

Que murmurait tout bas

Mon âme d'enfant

 

Je cloue au soleil

Quelques mots défroissés

Pour les faire briller

 

**

 

J'apprends une île

Sa frange d'écume

Qui déboussole la mer

 

Un rocher perdu

Grappillant le ciel

Et quelques arbres

 

Escale pour les oiseaux

À portée d'ailes

Entre deux terres

 

J'apprends une île

Qui hume le large

En chaloupant des hanches

 

À la pointe des vagues

Courbée sous les tempêtes

Elle nargue l'horizon

 

Et puis dolente

Elle fait sable blond

Pour reposer ma tête

 

J'apprends une île

Ici dans un poème

Où je bronze mes mots

 

**

 

Silence blanc

 

Les galets devenus sourds

N'entendent plus la mer

 

Au piège des plages

Des vagues timides

Roucoulent et coulent

 

Des bois flottés somnolent

La marée prend le large

 

Tes yeux émeraude

Sous tes paupières closes

Un arc en ciel ouvre ses portes

 

Quand fugue le soleil

Le soyeux du soir

Baigne les ombres

 

À la volée le vent    

A repris mes oreilles

 

**

 



 

 

 Chemins d'octobre

 

Matins d'ambre

Entre les murets

Le vent s'écoule

 

Âmes de brume

Prises aux pièges

Des douceurs d'automne

 

Bijoux rouges

Un sorbier chante

De tous ses merles

 

Paréo de feuilles

Sur la source fugueuse

Qui froisse le silence

 

Entre bleu et gris

Le ciel hésite

À enflammer les arbres

 

Ma marche frileuse

Retient ses pas

Pour agrandir l'instant

 

**

 


Naufrage

 

La mer rumine une épave

Corps de rouille

Des poissons fréquentent une ombre

Quelques bulles

Un voyeur d'abysses

 

Dans la mouvance des algues

Et l'usure des courants

La béance des ans

 

Le soleil expire

Entre les coraux

 

Squelettes du silence

Des os blancs

Persistent et signent

L'épopée maritime

D'un vieux chalutier


**

 

Marées incertaines du vent

L'écume du ciel

Sur l'acide des jours

 

Tempête de sable

Sur le toit des voitures

Désert occidental

 

La pluie démange

Sans vraiment tomber

Le sol craquelle

 

Enfant des tours

Tu l'as ta plage

Dans le bac à sable

 

Mirage d'Afrique

Ou message

Le vent dans tes cheveux

 

**

 



 


 Ce voile sur mes yeux

La mer la marée

Je ne saurais la dire

 

Est-ce un trop plein de bleu

Où mon cœur chavire

J'ai la palette triste

 

Je n'ai d'île que page blanche

Désert qu'il faut peupler

D'oiseaux pour s'échapper

 

Il y a dans la mer

Comme un relent sauvage

Une vague perdue

 

Le corps d'un naufragé

Que la marée rejette

Encre noire

 

J'ai le deuil liquide

Et dans mes larmes

Tout le sel de la mer

 

**

 

La mer la marée

 

Tu t'en vas si près

Quand tu t'en vas

 

Les hommes t'irritent

Plus que sable

Collés serrés

Fesse à fesse

Gluants de crème

Qu'ils sont risibles

Ces conquérants du soleil

Vaincus dès le premier rayon

 

Tu observes à distance

L'agonie des vacances

 

Galets de chair et d'os

Propageant leurs bêtises

Et rêvant de grand large

Que l'on pourrait payer

Avec des chèques vacances

Parasol compris

 

Surprendre une croisière

Tu prépares ton coup

 

La violence du vent

Bouleverse la plage

Corsaires d'opérettes

Vous fuyez le navire

Au premier drapeau noir

Quand frémit un orage

 

Tu reviens au galop

Pousser ton avantage

 

Où sont-ils les bravaches

Qui roulent des biscoteaux

 

**



Nez chocolat

Et mémoire papillote

Enfance

 

Emotion blanche

Peau boule de neige

Sapin transi

 

Et toi bonhomme

Pipe et carotte

Quand dis-tu


**

Gonds rouillés

Bois vermoulu

Cadenas cassé

Portes fantômes

Ouvrant sur l'errance

D'un fouillis vert

 

Jungle provisoire

Royaume des ronces

Où des toiles méduses

Révèlent l'araignée

 

Hors de portée

Un sureau fébrile

Assume sa défaite

Dans sa gaine de lierre

 

Tassé sur le seuil

Grinçant de tous ses os

L'ombre d'un homme

Mon aïeul peut-être


**

 

Un vent mal embouché

Elle me claque au nez

Pas de quoi en faire une tirade

 

Irais-je jusqu'au portail

Voir si ce vent mauvais

Confirme sa sentence

 


Marcel Faure

Février 2024

 

 

24 vues2 commentaires

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2 comentários


Marcel est un magicien ... Chut ! top beau , tout et tout ..

❤️

"J'ai le deuil liquide

Et dans mes larmes

Tout le sel de la mer"

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nicole.loth
nicole.loth
09 de mar.

Un beau voyage contenu dans ces mots Marcel et c'est beau. Merci !

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