top of page

La page de Marcel Faure - Poésies Mars 2025




En suivant le vent

Des chemins infinis

Chant des herbes

 

Rides du lac

Runes éphémères

Qu'il faut déchiffrer

 

À portée d'intelligence

La nature nous apostrophe

Nous propose sa partition

 

Et les nuages alors

Tantôt ici tantôt là

Toujours à courir après l'horizon

 

Aucune utopie d'insecte

Ne bourdonne à nos oreilles

Quand nous rêvons

 

Imbus de nous-mêmes

Nous ignorons superbement

Le chant des possibles

 

Ah nous sommes bien des fourmis

Toujours à suivre la trace

Qui d'un rien nous précède

 

Nous sommes une vieille histoire

Qui ne veut pas mourir

C'est ce qui nous tuera

 

**


Arrogance des feuillus

Que l'automne vient perturber

Odeurs du passé

Dans l'humus fourmillant

 

Où sont passés les chants d'oiseaux

 

Dans le secret du mycélium

Des champignons digèrent

Les restes du printemps

Dans un silence d'hiver

 

Où sont passés les chants oiseaux

 

Quand la sève montera aux lèvres

Tout sera neuf

La lune ira jusqu'aux étoiles

Décrocher les premiers bourgeons

 

Alors les oiseaux …

 

Et tout le chemin sauvage

Bondissant de verdure

Oubliera les heures froides

Où les pins paradaient

 

… enchanteront le ciel

 

**

 

Élégance des feuilles

Qui meurent en silence

Quand arrive l'automne

 

**

 

Lectures d'automne

Les arbres nous offrent

Une jonchée de bonnes feuilles

 

**

 

Hommes de graisse inutile

La terre nous vomira

Sans un remord

Au nom de la beauté

Celle que nous aimions tant

Ou par instinct de survie

D'un coup d'un seul

Zappé comme un programme

Inutile et méchant

Sous le chêne à palabres

Certains nous l'ont bien dit

Nos jours sont comptés

Et nous serons comptables

De tous les innocents

La terre nous vomira

Et tout recommencer

Je parle de la terre

Qui en aura le temps

 

**

 

Le soleil

Son rire d'orange

Au bout du ciel

C'est comme un baiser sur la peau

Comme un feu pour réchauffer le corps

 

Le soleil

Cet espoir au bout de la nuit

Qui respire la clarté

Et sublime l'aube

La plante à portée de fleur

Un papillon sèche ses ailes

 

Sur mon épaule cette main d'or

Jusqu'au bout du jour

Jusqu'au bout de l'âge

Cette pression muette

Mais ferme

Laisse ton ombre derrière toi

Avance jusqu'au bout de l'heure

Dans la beauté flamboyante du soleil

**

 

La patience infinie du vent

La sagesse des siècles

Le vertige des sommets

Les pierres apprennent le temps

L'usure lente du granit

Comme un bruit de fond de nos vies

 

Les marteaux-piqueurs

Ces casse-couilles de la nature

Portent le désespoir des roches

Déchiquettent nos pensées

En minuscules grains de sable

Nous rendent sourds

 

Où est la patience des pierres

Pendant qu'elles se polissent

Nous dormons

Nos rêves brumeux

Disparus dans l'éther

Forgent des destins fragiles

 

Les pierres presque intactes

Attendent une prochaine civilisation

Nous serions plus doux

À peine une esquisse

Avec des mains conciliantes

Qui s'arrangeraient des désastres

Pour les polir

Lentement

Comme des pierres

Dans la chanson du vent

 

** 

Incantations

 

Avec le fleuve

Qui a mémoire des sources

Nous irons dans la mer

Offrir nos quelques gouttes

Et baigner les bateaux

Qui s'en iront pour nous

Chercher le rire

Pour alléger nos peines

Chercher des routes

Où nous perdre à nouveau

 

Avec le fleuve

Parier sur l'avenir

Singulier ou pluriel

Plus vaste que nos vies

Prisonnières de vieux rêves

L'impossible d'une île

Où nous serions légers

Au point de s'envoler

Goutte dans les nuages

 

Avec le fleuve

Gonfler les rives

D'autres possibles

Cascadeurs magnifiques

Créant des arcs en ciel

Et fabriquant du sable

Pour des bains de minuit

 

**


Écrire à mots courants

Que tout le monde comprend

Des petites fadaises

Ou de grands sentiments

Écrire à mots couchants

Pour allonger le jour

Sur page de velours

Écrire à mots tirants

Des salves de révolte

Contre les injustices

Les guerres les violences

Les drames du quotidien

Les enfants les femmes

Les routes interminables

Pour trouver le salut

Écrire à contre-jour

Pour défier les ombres

Poursuivre le soleil

Tout autour de la terre

Et plus loin s'il le faut

Écrire à mots soufflants

Des tempêtes de ciel

Des vagues de sourires

Des bras ouverts

Des mains tendues

Des farandoles enchantées

Écrire à mots courants

Baisers

Tendresses

Amitiés

Écrire à mots courants

Comme tu sais le faire

Écrire à mots courants

 

**

 

Je n'ai qu'une terre

Et ce n'est pas beaucoup

Pour l'amour que je t'offre

 

Je n'ai qu'un ciel

Et ce n'est pas beaucoup

Pour le bleu de tes yeux

 

Je n'ai que deux mains

Et ce n'est pas assez

Pour caresser ta peau

 

Tu dis « mon amour »

Aurais-je assez de place

Pour que gonfle mon cœur

 

Et tout cet univers

Sera-t-il assez grand

Pour la fougue d'un baiser

 

**

 

Enfance parmi les herbes

Souvenir cuisant d'ortie

La sieste sous le tilleul

Les prunes chapardées

Les mousserons au pré

L'ombelle imposante des berces

Des campanules bleues de ciel

Des marguerites toujours passionnément

La ponctuation d'un clocher

Les vaches de mon oncle

Le chien Médor pour me garder

L'orage qui fait peur

Un vrai silence sous les étoiles

Des mots qui me déshabillent

Et me racontent une histoire

Juste avant de m'endormir

Au creux des collines

 

**

 

Je cherche un équateur

Avec cargo et champagne

Je danserai ce soir

Sous des cieux inconnus

 

J'aurai des amours brèves

Qui glissent sur les flots

Des rêves sans histoire

Et ma chemise au vent

 

Jusqu'au prochain tropique

Je serai hidalgo

Et si le cœur m'en dit

J'irai jusqu'à Rio

 

Sur la carte du monde

Je pousse l'avantage

Jusqu'au cercle polaire

Et je rentre illico

 

Les Poésies de Marcel Faure - Mars 2025

3 commentaires


nicole.loth
nicole.loth
il y a un jour

Chanter le monde et les quatre éléments du jour à la nuit, la vie nous accompagne dans tes poèmes, Marcel et cela est beau. Merci et beau week-end !

J'aime

viviane parseghian
il y a 3 jours

toujours magique ... tellement beau !❤️

J'aime

Élisabeth
il y a 3 jours

Beaucoup de beauté de sentiments le monde comme. nous l'aimerions

J'aime
bottom of page