La page de Marcel Faure - Poésies Mars 2025
- Ginette Flora Amouma
- il y a 5 jours
- 4 min de lecture

En suivant le vent
Des chemins infinis
Chant des herbes
Rides du lac
Runes éphémères
Qu'il faut déchiffrer
À portée d'intelligence
La nature nous apostrophe
Nous propose sa partition
Et les nuages alors
Tantôt ici tantôt là
Toujours à courir après l'horizon
Aucune utopie d'insecte
Ne bourdonne à nos oreilles
Quand nous rêvons
Imbus de nous-mêmes
Nous ignorons superbement
Le chant des possibles
Ah nous sommes bien des fourmis
Toujours à suivre la trace
Qui d'un rien nous précède
Nous sommes une vieille histoire
Qui ne veut pas mourir
C'est ce qui nous tuera
**
Arrogance des feuillus
Que l'automne vient perturber
Odeurs du passé
Dans l'humus fourmillant
Où sont passés les chants d'oiseaux
Dans le secret du mycélium
Des champignons digèrent
Les restes du printemps
Dans un silence d'hiver
Où sont passés les chants oiseaux
Quand la sève montera aux lèvres
Tout sera neuf
La lune ira jusqu'aux étoiles
Décrocher les premiers bourgeons
Alors les oiseaux …
Et tout le chemin sauvage
Bondissant de verdure
Oubliera les heures froides
Où les pins paradaient
… enchanteront le ciel
**
Élégance des feuilles
Qui meurent en silence
Quand arrive l'automne
**
Lectures d'automne
Les arbres nous offrent
Une jonchée de bonnes feuilles
**
Hommes de graisse inutile
La terre nous vomira
Sans un remord
Au nom de la beauté
Celle que nous aimions tant
Ou par instinct de survie
D'un coup d'un seul
Zappé comme un programme
Inutile et méchant
Sous le chêne à palabres
Certains nous l'ont bien dit
Nos jours sont comptés
Et nous serons comptables
De tous les innocents
La terre nous vomira
Et tout recommencer
Je parle de la terre
Qui en aura le temps
**
Le soleil
Son rire d'orange
Au bout du ciel
C'est comme un baiser sur la peau
Comme un feu pour réchauffer le corps
Le soleil
Cet espoir au bout de la nuit
Qui respire la clarté
Et sublime l'aube
La plante à portée de fleur
Un papillon sèche ses ailes
Sur mon épaule cette main d'or
Jusqu'au bout du jour
Jusqu'au bout de l'âge
Cette pression muette
Mais ferme
Laisse ton ombre derrière toi
Avance jusqu'au bout de l'heure
Dans la beauté flamboyante du soleil
**
La patience infinie du vent
La sagesse des siècles
Le vertige des sommets
Les pierres apprennent le temps
L'usure lente du granit
Comme un bruit de fond de nos vies
Les marteaux-piqueurs
Ces casse-couilles de la nature
Portent le désespoir des roches
Déchiquettent nos pensées
En minuscules grains de sable
Nous rendent sourds
Où est la patience des pierres
Pendant qu'elles se polissent
Nous dormons
Nos rêves brumeux
Disparus dans l'éther
Forgent des destins fragiles
Les pierres presque intactes
Attendent une prochaine civilisation
Nous serions plus doux
À peine une esquisse
Avec des mains conciliantes
Qui s'arrangeraient des désastres
Pour les polir
Lentement
Comme des pierres
Dans la chanson du vent
**
Incantations
Avec le fleuve
Qui a mémoire des sources
Nous irons dans la mer
Offrir nos quelques gouttes
Et baigner les bateaux
Qui s'en iront pour nous
Chercher le rire
Pour alléger nos peines
Chercher des routes
Où nous perdre à nouveau
Avec le fleuve
Parier sur l'avenir
Singulier ou pluriel
Plus vaste que nos vies
Prisonnières de vieux rêves
L'impossible d'une île
Où nous serions légers
Au point de s'envoler
Goutte dans les nuages
Avec le fleuve
Gonfler les rives
D'autres possibles
Cascadeurs magnifiques
Créant des arcs en ciel
Et fabriquant du sable
Pour des bains de minuit
**
Écrire à mots courants
Que tout le monde comprend
Des petites fadaises
Ou de grands sentiments
Écrire à mots couchants
Pour allonger le jour
Sur page de velours
Écrire à mots tirants
Des salves de révolte
Contre les injustices
Les guerres les violences
Les drames du quotidien
Les enfants les femmes
Les routes interminables
Pour trouver le salut
Écrire à contre-jour
Pour défier les ombres
Poursuivre le soleil
Tout autour de la terre
Et plus loin s'il le faut
Écrire à mots soufflants
Des tempêtes de ciel
Des vagues de sourires
Des bras ouverts
Des mains tendues
Des farandoles enchantées
Écrire à mots courants
Baisers
Tendresses
Amitiés
Écrire à mots courants
Comme tu sais le faire
Écrire à mots courants
**
Je n'ai qu'une terre
Et ce n'est pas beaucoup
Pour l'amour que je t'offre
Je n'ai qu'un ciel
Et ce n'est pas beaucoup
Pour le bleu de tes yeux
Je n'ai que deux mains
Et ce n'est pas assez
Pour caresser ta peau
Tu dis « mon amour »
Aurais-je assez de place
Pour que gonfle mon cœur
Et tout cet univers
Sera-t-il assez grand
Pour la fougue d'un baiser
**
Enfance parmi les herbes
Souvenir cuisant d'ortie
La sieste sous le tilleul
Les prunes chapardées
Les mousserons au pré
L'ombelle imposante des berces
Des campanules bleues de ciel
Des marguerites toujours passionnément
La ponctuation d'un clocher
Les vaches de mon oncle
Le chien Médor pour me garder
L'orage qui fait peur
Un vrai silence sous les étoiles
Des mots qui me déshabillent
Et me racontent une histoire
Juste avant de m'endormir
Au creux des collines
**
Je cherche un équateur
Avec cargo et champagne
Je danserai ce soir
Sous des cieux inconnus
J'aurai des amours brèves
Qui glissent sur les flots
Des rêves sans histoire
Et ma chemise au vent
Jusqu'au prochain tropique
Je serai hidalgo
Et si le cœur m'en dit
J'irai jusqu'à Rio
Sur la carte du monde
Je pousse l'avantage
Jusqu'au cercle polaire
Et je rentre illico

Les Poésies de Marcel Faure - Mars 2025
Chanter le monde et les quatre éléments du jour à la nuit, la vie nous accompagne dans tes poèmes, Marcel et cela est beau. Merci et beau week-end !
toujours magique ... tellement beau !❤️
Beaucoup de beauté de sentiments le monde comme. nous l'aimerions