Zen Pour Chantal et Jean-Noël
Saisir l'instant
Peindre son souffle
Sa communion avec l'éther
Domaine de l'éphémère
Cristallisé dans le geste
Étincelle de lumière
Le corps n'est rien
Qu'un atome ambulant
Un moment suspendu
L'énergie volatile
Concentrée dans la fulgurance
D'une bulle de beauté pure
Cérémonie du peu
Où tout est possible
Saisir l'instant
**
Assis au bord du toi
Que ferment tes paupières
Quelle bataille intime
Se livre sous ton front
Suis-je de la partie
Ou déjà oublié
Et ta main qui me cherche
Chasse mes cauchemars
Posée face à la nuit
L'île haute du moi
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Dans mon oreille
Confidences de la mer
L'absence étouffée des vagues
Un poisson étranglé de plastique
Erre ventre en l'air
Souffrance grise des migrants
Peau craquelée de sel
Un bateau chavire
Vite apprendre à nager
Plages luisantes de crème solaire
C'est mieux
Ici la mer fait des affaires
Cuisant souvenir d'une méduse
Petits bonheurs de vacances
Le ciel suspendu au beau fixe
Mer de tous les bleus
Et des parenthèses enchantées
Murmures d'opale
Les flots cherchent une île
Une côte où aborder
Dans l'orangé d'un crépuscule
Ô ces tempêtes dans mon crâne
Lorsque les mots s'affrontent
Qu'une brise marine soulage
Confidence pour confidence
Dans le remous des remords
J'ai souvent le mal de mer
Et ce vieux coquillage qui me relance
Comme un éternel ressac
**
Heure brumeuse
Ventre du matin
Biscottes et café
Les sens emmêlés
La nuit encore lourde
D'un bleu très sombre
C'est toujours pareil
Il faut déchirer ses songes
D'un second café
S'offrir un peu de rose
Pour attraper la vie
Du bon coté
**
Fanfare d'oiseaux
L'aube à la fenêtre
Chante le soleil
Emmêlée dans les draps
Restes de nuit sous les paupières
Elle se déplie et s'étire
Puis alerte elle va
Apprivoiser le jour
De ses yeux éblouis
**
Déhanchement des vagues
Et le sable chuchote
Des secrets de marées
Abysses sans nom
Des poissons inconnus
Nagent dans le noir
Magnétisme des fonds
Un plongeur en apnée
Défie son avenir
Note de bas de plage
Un bois flotté attend
L'oblique d'un regard
Aux horaires de la lune
La marée plie bagage
Pour charmer d'autres lieux
**
Mercredi
Bordures musicales
Les fleurs de l'allée
Jouent une ligne droite
Galope la mélodie
Des enfants mercredi
Chipotent une fourmi
Brindille pour crayon
Et l'ardoise du sable
S'invente un dessin
Confettis de pétales
Une constellation de notes
Recouvre le gravier
**
Épaules des collines
Qui portent l'horizon
Et soutiennent le ciel
Sur leurs sentiers j'irai marcher
Entre les soupirs des feuilles
Offertes au vent qui passe
Au plus profond des mousses
Mon pas si lourd
Se fera plus léger
Et mon prêche d'amour
Un oiseau polyglotte
Ira le disperser
**
Résonnances
Une musique lancinante
Déroule sa mélodie
Notes d'herbe sous le vent
Fragilité des pétales
Une portée signe des pollens
Buveurs de sol buveurs de mi
Des insectes à la baguette
Sauvent l'essentiel
Tentation d'une sieste
Au bleu des lins
S'oppose le bleu du ciel
Gravé sur le dos nu
Un brouillamini d'arpèges
Jusqu'aux bordures du silence
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Broderie de lumières
Sur ton visage
Les feuilles jouent avec ta peau
Arabesques mouvantes
Le vent léger dépose
Des broderies
Dans le hamac qui balance
Des parenthèses d'ombres
Enchantent ton visage
Le soir saute la barrière
Il faut rentrer
Lentement
**
Miettes de pluie
Sur la fenêtre
La vitre diffuse
Un arc en ciel
**
Averse
Miettes de pluies
Que le vent sèche
**
Dans l'herbe haute
Que l'été fauchera
Miettes de pluie
**
On croit inventer le jour
Mais c'est l'inverse
Portés par la lumière
On avance
Aux crayons de couleur
On trace un chemin
Histoire de dire
L'air de rien
Cette capsule d'oxygène
Que l'on respire
Et de croire un instant
Qu'on est poète
Enfin peut-être
**
Récital de plumes
Un ciel fou d'oiseaux
Invite à s'envoler
Et moi plein d'espoirs
Je bats des bras
J'ai une encre de plomb
Qui m'arrime au présent
D'un jour comme les autres
**
Gravé par les pas
Un sentier peau d'humus
Chair de la terre
Murmure enivrant des feuilles
Qui chantent aussi sous les pieds
Sur fond de phonolite
Pour des plaisirs incandescents
Le feu pourrait reprendre
Allumer les escarpements
Dans un creux de soleil
La mélisse infuse sa tisane
Un insecte marmonne sa ronde
Des odeurs montent à la tête
Les jambes se font lourdes
S'assoir pour écrire le poème
Marcel Faure /
Poésies Septembre 2024
La poésie de Marcel est un cadeau et j'adore
!S'offrir un peu de rose
Pour attraper la vie
Du bon coté ..... trop beau, toujours !❤️