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Photo du rédacteurGinette Flora Amouma

La page de Marcel Faure - Poésies Septembre 2024


Zen                                        Pour Chantal et Jean-Noël 

 

Saisir l'instant

Peindre son souffle

Sa communion avec l'éther

 

Domaine de l'éphémère

Cristallisé dans le geste

Étincelle de lumière

 

Le corps n'est rien

Qu'un atome ambulant

Un moment suspendu

 

L'énergie volatile

Concentrée dans la fulgurance

D'une bulle de beauté pure

 

Cérémonie du peu

Où tout est possible

Saisir l'instant

 

**

 

Assis au bord du toi

Que ferment tes paupières

 

Quelle bataille intime

Se livre sous ton front

 

Suis-je de la partie

Ou déjà oublié

 

Et ta main qui me cherche

Chasse mes cauchemars

 

Posée face à la nuit

L'île haute du moi

 

**

 

Dans mon oreille

Confidences de la mer

L'absence étouffée des vagues

 

Un poisson étranglé de plastique

Erre ventre en l'air

 

Souffrance grise des migrants

Peau craquelée de sel

Un bateau chavire

Vite apprendre à nager

 

Plages luisantes de crème solaire

C'est mieux

Ici la mer fait des affaires

 

Cuisant souvenir d'une méduse

 

Petits bonheurs de vacances

Le ciel suspendu au beau fixe

Mer de tous les bleus

Et des parenthèses enchantées

 

Murmures d'opale

Les flots cherchent une île

Une côte où aborder

Dans l'orangé d'un crépuscule

 

Ô ces tempêtes dans mon crâne

Lorsque les mots s'affrontent

Qu'une brise marine soulage

 

Confidence pour confidence

Dans le remous des remords

J'ai souvent le mal de mer

 

Et ce vieux coquillage qui me relance

Comme un éternel ressac

 

**

 

 Heure brumeuse

Ventre du matin

Biscottes et café

 

Les sens emmêlés

La nuit encore lourde

D'un bleu très sombre

 

C'est toujours pareil

Il faut déchirer ses songes

D'un second café

 

S'offrir un peu de rose

Pour attraper la vie

Du bon coté

 

**

 

Fanfare d'oiseaux

L'aube à la fenêtre

Chante le soleil

 

Emmêlée dans les draps

Restes de nuit sous les paupières

Elle se déplie et s'étire

 

Puis alerte elle va

Apprivoiser le jour

De ses yeux éblouis

 

**

  

Déhanchement des vagues

Et le sable chuchote

Des secrets de marées

 

Abysses sans nom

Des poissons inconnus

Nagent dans le noir

 

Magnétisme des fonds

Un plongeur en apnée

Défie son avenir

 

Note de bas de plage

Un bois flotté attend

L'oblique d'un regard

 

Aux horaires de la lune

La marée plie bagage

Pour charmer d'autres lieux

 

**

 

Mercredi

 

Bordures musicales

Les fleurs de l'allée

Jouent une ligne droite

 

Galope la mélodie

Des enfants mercredi

Chipotent une fourmi

 

Brindille pour crayon

Et l'ardoise du sable

S'invente un dessin

 

Confettis de pétales

Une constellation de notes

Recouvre le gravier

 

**

 

 Épaules des collines

Qui portent l'horizon

Et soutiennent le ciel

 

Sur leurs sentiers j'irai marcher

Entre les soupirs des feuilles

Offertes au vent qui passe

 

Au plus profond des mousses

Mon pas si lourd

Se fera plus léger

 

Et mon prêche d'amour

Un oiseau polyglotte

Ira le disperser

 

**

 

Résonnances

 

Une musique lancinante

Déroule sa mélodie

 

Notes d'herbe sous le vent

Fragilité des pétales

 

Une portée signe des pollens

 

Buveurs de sol buveurs de mi

Des insectes à la baguette

Sauvent l'essentiel

 

Tentation d'une sieste

 

Au bleu des lins

S'oppose le bleu du ciel

 

Gravé sur le dos nu

Un brouillamini d'arpèges

 

Jusqu'aux bordures du silence

 

**

 

Broderie de lumières

Sur ton visage

Les feuilles jouent avec ta peau

 

Arabesques mouvantes

Le vent léger dépose

Des broderies

 

Dans le hamac qui balance

Des parenthèses d'ombres

Enchantent ton visage

 

Le soir saute la barrière

Il faut rentrer

Lentement

 

**

 

Miettes de pluie

Sur la fenêtre

La vitre diffuse

Un arc en ciel

 

**

 

Averse

Miettes de pluies

Que le vent sèche

 

**

 

Dans l'herbe haute

Que l'été fauchera

Miettes de pluie

 

**

 On croit inventer le jour

Mais c'est l'inverse

 

Portés par la lumière

On avance

 

Aux crayons de couleur

On trace un chemin

Histoire de dire

L'air de rien

Cette capsule d'oxygène

Que l'on respire

Et de croire un instant

Qu'on est poète

Enfin peut-être

 

**

 

Récital de plumes

Un ciel fou d'oiseaux

Invite à s'envoler

 

Et moi plein d'espoirs

Je bats des bras

 

J'ai une encre de plomb

Qui m'arrime au présent

D'un jour comme les autres

 

**

 

Gravé par les pas

Un sentier peau d'humus

Chair de la terre

 

Murmure enivrant des feuilles

Qui chantent aussi sous les pieds

Sur fond de phonolite

 

Pour des plaisirs incandescents

Le feu pourrait reprendre

Allumer les escarpements

 

Dans un creux de soleil

La mélisse infuse sa tisane

Un insecte marmonne sa ronde

 

Des odeurs montent à la tête

Les jambes se font lourdes

S'assoir pour écrire le poème


  Marcel Faure /

Poésies Septembre 2024

 

 

 

 

 

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1 Comment


La poésie de Marcel est un cadeau et j'adore


!S'offrir un peu de rose

Pour attraper la vie

Du bon coté ..... trop beau, toujours !❤️

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