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La page de Randolph Un florijazz de rêve




UN FLORILÈGE DE JAZZ

POUR

UN FLORIJAZZ DE RÊVE

 

 Préambule

 

            Après des mois d’écoute, de recherche et d’écriture sur quelques sujets de la musique classique (occidentale), il m’a été difficile de réécouter des morceaux de jazz, même ceux que j’aime et connais parfaitement pour les avoir écoutés et / ou joués un grand nombre de fois. L’inverse est tout aussi vrai, j’en ai fait l’expérience il y a quelques années.

  Alors, Dr Sonatine et Mister Jazz ? Ce n’est pas si simple. Je pourrais tout aussi bien écrire Dr Swing et Mister Fugue !

Pas de dichotomie dans le domaine musical. De l’émotion, du partage et du bon goût (libre à chacun de le définir,  ce dernier).

 

Donc, le jazz. Dix ans de saxophone dans un orchestre, cela laisse des traces. D’excellents souvenirs (même les répétitions houleuses), et le swing, toujours et à jamais !

Le florilège que je vais constituer sera intuitif, mémoriel, parfois anachronique.  Rédigé sans ordre de préférence, varié, sans limite aucune. Vous n’aurez pas à subir ma prose, seulement quelquefois une présentation, une anecdote, une explication, un ressenti. J’attends d’ailleurs, au-delà des sympathiques, mais  trop souvent indulgents, voire  conciliants commentaires, si vous le désirez, vos ressentis, vos critiques, propositions, contradictions…  Comme dans un concert de jazz, temps et contretemps, note bleue, improvisation, impulsion ! Je vous en remercie d’avance.

 

________________

 

 

Avant tout, saluons les anciens, ceux qui ont véritablement créé une musique nouvelle, écrite, chargée d’émotion et d’intelligence musicale. Cette musique  ne fut pas créée ex nihilo, mais à partir d’une gerbe de chants, mélodies et paroles, religieux comme les spirituals, laïques tel le blues.

Voici Louis Armstrong, en 1927, accompagné par son Hot Five il y a presque un siècle.  À  écouter attentivement pour apprécier les voix des différents instruments qui se répondent, leurs incessants et ingénieux échanges.



Vingt ans plus tard, Louis avec le tromboniste et chanteur Jack Teagarden pour qui j’ai une grande admiration. Sa voix de velours, ses triolets au trombone, beaux comme des fleurs qu’il distribue avec élégance. Une belle et inoubliable complicité entre les deux artistes.

 

 




Un blues de l’ancien temps devenu un standard : Basin street blues. Joué des centaines de fois différemment, enregistré des dizaines de fois, depuis LouisArmstrong jusqu’à nos jours, en passant par Miles Davis dans son album Seven Steps to Heaven.

 

- Satchmo, à lui l’honneur (en concert - 1964)

 

 

 

- Le phénoménal (et anecdotique) James Morrisson (Festival de Prague 2016 ?)

 

 


- Carlin Family, une bien sympathique version, « in the groove », comme on dit !

 



 

- Miles Davis, musicien de génie, réinvente ce standard (Album  1963)

 

 

- Un enregistrement plus récent… le jazz et le blues poursuivent leur chemin (Barcelone 2009), un bonheur de voir la jeunesse prendre le relais !

 

 

 

- Laissons pour le moment Basin Street Blues, pour écouter les différents membres du Bobby Hackett Sextet (années 60)

 

 

Nous allons nous éloigner de cet âge d'or, Broadway en splendeur, le Dixieland, avec ce  fantastique duo, écoutez  et frissonnez ! (autour de 1957)

 

 

Tout le monde connaît Duke Ellington, compositeur et chef d’orchestre de la période Swing. Je vous propose d’écouter celui qui pendant des décennies fut son fidèle saxophoniste alto, musicien de grande classe, Johnny Hodges, au son inimitable et facilement reconnaissable. Deux enregistrements historiques :

 

 

"I got it bad"





Un dernier morceau avec Johnny Hodges, le bien nommé Warm Valley (1954)

 

 

_____________

 

Voulez-vous faire un grand saut ? Pas un saut dans le temps, mais dans le style. Passer de l’époque Swing  à celle du Bebop. Commençons avec Bud Powell, le grand pianiste de cette période, en public au Montmartre, un célèbre piano bar de Copenhague. Il est accompagné par deux excellents musiciens, Jørgen Elniff  à la batterie et Niels-Henning Ørsted Pedersen à la contrebasse. (1962)

 

 

Miles Davis, en 1958, joue le très beau How deep is the Ocean

 



 

Le même Miles,  improvise avec son sextet dont l’un des membres éminent est Gerry Mulligan, saxophoniste baryton (sextet qui sonne comme un big band), sur sa composition Venus de Milo.Je vous en prie, écoutez l’harmonie des différentes voix !

 

 

Suit un enregistrement rare, Stan Getz et John Coltrane réunis et accompagnés par une section rythmique de rêve pour interpréter un standard,  Automn in New York. De plus, la vidéo N&B est de grande qualité photographique ! (1960)

 

 

Cette période, appelée le Cool jazz, ou le West coast jazz, contraste avec le Bebop.

 En voici quelques exemples :

 

Une superbe performance du saxophoniste ténor Zoot Sims sur un standard (1972)

 

 

Extraits d’un enregistrement fameux réunissant Chet Baker & Gerry Mulligan (1963)

 




 

Chassez le naturel, il revient allegro ! Je jette un coup d’œil sur ce que je viens de présenter et je m’aperçois que, malgré moi, je suis resté didactique.

Il y a la chronologie, l’exposition des « styles » de jazz et surtout, surtout, le souci de ne pas choquer vos oreilles par des écarts trop marqués ou des morceaux peu courants, voire musicalement suspects. Il était temps que je me reprenne. Sans chercher, ce qui serait ridicule, à vous surprendre systématiquement, à vous déplaire ou à être original, je vais poursuivre ce Florijazz à l’intuition, semant de petits et gros cailloux blancs, noirs, gris ou bleus.

 

La guitare est un instrument relativement rare en jazz (par rapport au blues ou au rock), mais un instrument important car d’instrument purement rythmique / accords, il est devenu, avec Charlie Christian (1916-1942), et grâce notamment à son électrification, un instrument également mélodique / soliste. À partir de là, chaque grand guitariste a développé un son et un style bien particuliers. (Je me surprends à  entamer un paragraphe « Histoire de la guitare dans le jazz » ! Stop !

Citons parmi les plus célèbres, Wes Montgomery, Barney Kessel, Charlie Byrd, Philippe Catherine, Larry Coryell, Sacha Distel (oui, oui!), Herb Ellis, Tal Farlow, John Abercrombie, Freddie Green, Christian Escoudé, John Scofield, Mike Stern, Django Reinhadt, Ralph Townner, Jim Hall, Biréli Lagrène et Joe Pass.

De ce dernier, l’album Virtuoso (1973) est remarquable. Entièrement joué en solo, comme les deux opus qui lui succéderont  Virtuoso # 2 (1976) et Virtuoso # 3 (1978). 

Commençons par une balade, Sweet Lorraine. Si vous le désirez, vous pouvez  dérouler la playlist de l’album, une fois sur YouTube.

 

 

Dans Virtuoso # 3,  voici Paco de Lucia (du nom du célèbre guitariste de flamenco)


Le standard Summertime par Joe Pass, cela frise l’excellence (1992)

 

L'an 2000 approche, freinons ! Retour dans les années 50 et 60.

 

En 1957, le pianiste Red Garland  en trio avec Paul Chambers (b) et Art Taylor, (batterie) jouent un standard de Cole Porter, What Is This Thing called Love ?

 

L'excellent et trop peu connu pianiste Junior Mance publie en 1959 l'album "Junior" dont voici un extrait, le morceau Lilacs In The Rain :

 

 

En 1960, un autre excellent trio, Wynton Kelly (p), Paul Chambers (contrebasse)  et Jimmy Cobb (batterie) interprètent The Theme, avec un sacré swing :





 

Retrouvons le saxophoniste Warne Marsh pour un dernier morceau, un arrangement du troisième mouvement de l’opus  42 de Tchaïkovski,  une Mélodie pour piano et violon, Souvenir d’un lieu cher. *

 

_______

 

* Version classique pour violon et piano, par Itzhak Perlman et Samuel Sanders

 


Randolph

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9 Kommentare


nicole.loth
nicole.loth
20. Jan.

Superbe leçon de Jazz, avec ces grands noms qui ont animés nos soirées, les films en noir et blanc. Beaucoup de chaleur et de talent dans ce texte, Randolph. Un grand merci pour ces rappels des grands noms admirables.

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Colette Kahn
Colette Kahn
14. Jan.

Tu nous offres là, cher Randolph, un magnifique panorama musical que je garde précieusement pour y revenir souvent... Tant de souvenirs pour moi. MERCI 😍 !

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Merci majuscule, Randolph .. j'ai adoré ... et c'est un monde qui me parle, mon papa était fou de cette musique à la note bleue ...alors coeur en vertige ... bises douces du dimanche !

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Assurément un Florijazz de rêve. Louis Armstrong (Je n'ai pu ouvrir le lien du concert de 1964) que j'ai beaucoup écouté il y a de cela quelques années a inévitablement rappelé à mon bon souvenir Ella Fitzgerald que j'ai toujours apprécié avec Billie Holiday. Côté guitaristes, j'avoue mon ignorance car Django Reinhardt était bien le seul nom que je connaissais parmi ceux évoqués. En matière de jazz, je me rappelle lorsque je chinais dans les brocantes à la recherche de vinyles de Sidney Bechet tels que La Grande Parade ou encore ou The Prodigious Bechet- Mezzrow Quintet & Septet. Glenn Miller a également suscité un très grand intérêt auprès de moi. Rhapsody in Blue, habile mélange de classique et d…

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Tu nous as fait là, un véritable dictionnaire amoureux du Jazz... une vraie anthologie qui augure de quelques belles heures d'écoute dont je te remercie par avance... Et oui, dix ans de saxo, cela laisse des traces, et assez intéressantes même!!!! MERCI Rand'jazzy!

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Antwort an

on repart en bal(l) ade quand tu veux, cher monsieur Rand'jazzy!

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