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Le départ


Le départ


Je serais partie une nuit sans avoir su

Pourquoi malgré moi j’ai tant aperçu

Des ombres s’avancer sur un pont vermoulu

Tant entendu de mots sur les bords suspendus

 

 D’un pétale fragile la fleur a donné

 Un langage agile, un lien que j’ai ouvert

 Sur parole immobile que j’ai voulu prendre

 Fébrilement la comprendre à l’anse des pages

 

 Pourrais-je jamais partir, l’eau vive est si douce

 La fontaine que j’ai remplie de fols élans

 De spasmes couverts  de vie à peine émergée

 M’a laissé une place entre  les verts piliers

 

Au-delà de l’horizon quel regard confiant

Est venu sur la falaise des signatures

Soulever les montures pour  montrer la prêle

Ensevelie parmi les mousses et les sphaignes

 

Un lierre continuait la remontée de l’usure

S’échappant des volets clos pour  ne plus s’éteindre

Plus loin que des barrières aux planches disjointes

Pourrais-je emporter ce que j’ai découvert

 

Serais-je jamais partie sans reconnaître

Leur haleine dans les prés foisonnants

Entre les rochers  entre les roseaux renaissants

Quand ils m’ont parlé dans leur verbe chantant

 

Tout bas  dans un langage qui n’engage à rien

Que rien ne résiste aux premiers mots apparus

Et serais-je partie sans avoir pu relever leur main

Crispée sur mes jointures

Pour qu’un départ ne vienne pas  


Ginette Flora

Avril 2024

 

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2 Comments


Comme c'est beau , Ginette (ça l'est toujours !)


"Un lierre continuait la remontée de l’usure

S’échappant des volets clos pour  ne plus s’éteindre

Plus loin que des barrières aux planches disjointes

Pourrais-je emporter ce que j’ai découvert"


Merci ... tellement !❤️

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Quand on découvre, on voudrait tout garder... du moins en ce qui me concerne.

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