Le Rajasthan célèbre tous les ans et depuis plus de 150 ans, à cette époque de l’année en Novembre, le grand rassemblement des chameaux dans une prairie de sable aux confins du désert du Thar. Les propriétaires des animaux, chameaux, chevaux et moutons du Rajasthan font le déplacement à pied pour arriver jusqu’aux berges du lac de Pushkar pour participer à la foire aux chameaux du Rajasthan, le Pushkar Camel Fair et à la fête religieuse du Mela en l’honneur du dieu hindouiste Brahma.
C’est donc aussi un pèlerinage, la Pushkar Mela, où des milliers de pèlerins viennent se recueillir dans les temples, s’immerger dans le lac et procéder à des offrandes votives qui peuvent aller de la simple guirlande de fleurs à des démonstrations spectaculaires de danses et de spectacles.
L’esplanade de la foire
La présentation des animaux se fait sur une zone sableuse, une vaste prairie où des tentes sont montées pour servir de logis pendant tout le temps que durent les festivités soit un mois. Des tréteaux sont également dressés pour que marchands et vendeurs discutent du prix de leurs bêtes. Les propriétaires de bestiaux viennent faire du commerce, en vendant ou en échangeant leurs animaux.
Le soin donné à leurs bêtes est parfois une source de curiosité car les chameaux et chamelles sont vêtus de couleurs intenses et sont maquillés. Ils sont parés de colifichets, perles et fleurs des roseraies de Pushkar. Tous participent à des concours de beauté.
C'est devenu un divertissement touristique que de voir les chameaux couverts de paillettes !
Les chamelles donnent du lait que les chameliers boivent mélangé avec leur thé traditionnel.
L'activité la plus culminante est la course de chameaux ainsi que les safaris à dos de chameau, une expérience étonnante quand les chameaux soulèvent la poussière dans les lumières crépusculaires du désert.
La foire aux chameaux devient une visite culturelle quand les arts traditionnels se mêlent aux rituels religieux.
Sont également présentés les chevaux les plus célèbres de l’Inde, ceux qu’on nomme les chevaux Marwari c’est à dire originaires de la région du Marwar.
Le cheval Marwari est un croisement entre un poney autochtone rustique et le cheval arabe apporté avec les invasions mogholes en Inde. C’est le cheval des maharadjas.
Ses oreilles sont incurvées vers l’intérieur, en forme de croissant de lune caractéristique unique chez les équidés.
De nos jours, le cheval Marwari est utilisé pour les manifestations culturelles, pour les parades et pour satisfaire aux rites du mariage traditionnel quand le marié est juché sur un cheval Marwari pour aller chercher sa future épouse.
A l’occasion de ces exhibitions animalières, des fêtes folkloriques sont organisées et durent plusieurs jours.
Sur les rives du lac Pushkar, des concerts de musique traditionnelle sont donnés ainsi que des spectacles de danses, des concours, des courses, des numéros d’acrobatie.
Dans les bazars et les marchés, des objets artisanaux de confection locale colorent les tréteaux tandis que les costumes éclatants remplissent le désert d’une floraison de teintes.
Pushkar est aussi une ville sainte.
Une légende de la mythologie hindoue dit que les divinités ont relâché un cygne sur la terre avec une fleur de lotus dans son propre bec. La fleur est tombée à Pushkar qui devint une ville sainte, dédiée au dieu Brahma.
Le lac est entièrement entouré de 52 ghâts de baignade. Ce sont en fait des marches ou des gradins qui permettent de descendre pour être au contact de l'eau sacrée du lac.
C’est un des hauts lieux de l’hindouisme. Quelques milliers de personnes viennent prier et s’immerger dans le lac. Temples et ghâts fourmillent de pèlerins.
Des centaines de temples se sont construits dans la ville et autour du lac.
Cette fête a d’heureuses retombées économiques qui fournissent à la région des revenus substantiels. Les infrastructures s’en trouvent grandement améliorées et des projets se dessinent, le Rajasthan étant aussi un haut lieu de tourisme.
Pushkar a une botte secrète. C'est aussi un grand producteur de roses. La rose de Pushkar est inestimable. Des jardins, des roseraies s'étalent à l'infini aux confins des montagnes et c'est à se demander si les déesses du panthéon hindou ne viennent pas y mettre la main au pétale !
Ginette Flora
Novembre 2024
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