La civilisation celtique n'existe plus mais elle laisse des vestiges matériels de sa culture et de sa spiritualité sous la forme d'anneaux entrelacés , de boucles sans début ni fin.
les spirales de l'art celtique s'articulent sur la seule matière d'un fil qui ne s'arrête pas, se prêtant à d'innombrables interprétations.
Musique de bardes, inscriptions rupestres, dessins répétant diversement leur message dans l'unicité d'un fil qui se tord, s'étire, fait des nœuds mais jamais ne se rompt.
Nous entrons dans ces labyrinthes. Il n'y a qu'un seul sentier mais il passe par tant de tournants, de virages, de bifurcations que nous prenons le temps de nous arrêter pour écouter Chopin, son Etude Op 25 N° 11 en la mineur, appelé "le vent d'hiver".
Les premières mesures douces, sorte de frémissement du silence, précurseur d'une éruption d'une cascade de notes bondissantes qui s'achèvent sur un fortissimo.
L'œuvre est réputée difficile, un défi pour les mains qui s'infligent une course trépidante comme soumise à une marche effrénée vers une improbable sortie. On est pris dans les dédales d'une musique dont le thème d'une saison dépouillée, insistante et puissante s'affirme comme un jaillissement de contentement.
L'écrivain américain James Huneker déclare à propos de cette étude :
" Les hommes à l'âme fragile "...." devraient l'éviter ".
L'étang des nymphéas de Monet reflète l'obsession du peintre : restituer un univers clos, un tout sans fin, une onde sans horizon et sans rivage. Son jardin de fleurs, d'arbres et d'eau transmet l'idéal d'un monde végétal qui vit dans une continuité sans chute ni commencement traversée par la seule lumière du jour et de la nuit. S'il y a un personnage dans ces petites scènes, ce serait la présence de la lumière qui change les couleurs, accentue les fleurs, fait entrer des ombres, sonde l'eau et fait voir en miroir les saules pleureurs, un monde au dessus de l'étang, un monde au-dessous qui s'y retrouve.
Nous explorons cette pensée en laissant se poursuivre ce que nous aimons : une respiration ...
Notre amie Louisa nous présente ses tableaux sur le thème du chemin qui s'élance mais on ne sait où il va aboutir, les sentiers traversent des villages aux pierres se réchauffant au feu de la lumière. Où vont se perdre ces pistes ?
Notre ami Randolph a un début de réponse, lui qui s'élance, le cœur battant dans le "tunnel des bambous" pour nous faire découvrir ce qu'il a trouvé au fond de la brèche .
" Mes peintures, je les peins pour mes amis. Pour eux, j 'aime peindre. "
dit Louisa en nous présentant les sentiers des villages du Sud, les allées arborés et les premiers châles enroulés sur les cimes ocres et roux de l'automne.
Quelques photos de Randolph concernant cette marche à l'aveugle avec la certitude qu'il se trouve un ailleurs au bout de la route , c'est ce que j'ai éprouvé quand j'ai vu les photos.. et voici ce que dit Randolph :
" Le chemin part d'un petit parking situé aux abords d'une ferme qui naguère produisait du fromage de chèvre mis en vente le samedi matin au marché, sur la place du village.
Le tunnel de bambous n'est long que d'une cinquantaine de mètres, mais très sombre. Combien d'enfants ont joué dans cette jungle géante à leurs yeux !
Le tunnel débouche soudainement face au lac, et il faut gravir un court raidillon qui mène à la forêt, puis redescendre vers une clairière en bordure de lac. Ici se trouve mon poste de guet !"
"Le lac du Réaltor, un lac artificiel, s'appelle pour nous les anciens du village, le lac bleu..
Babeth a ouvert le bal en choisissant un arbre
Du coup, je multiplie les sorties pour donner à Fred du grain à moudre pour un photomontage.
Ce soir, impulsivement, j'ai écrit quelques mots sur le lac que je ne nomme pas encore
En fin de semaine, Fred propose de poster notre composition.
Comme vous voyez, cela fera une vaste unité autour du Lac Bleu !!"
En rentrant de cette simple balade, Randolph nous a proposé de faire un tableau à quatre mains et c'est ainsi que nous renouons avec notre complicité des débuts, la boucle s'étire, elle était juste nouée, Louisa a choisi une photo, Frédéric s'est mis au piano, j'ai trouvé mon allée de feuilles tombées que j'ai ramassées et cela a donné Le Lac Bleu que vous voyez en deux volets : la partie silencieuse et la partie musicale.
Notre ami Randolph revient à ses premières amours en partageant sa passion de la musique. Il nous fait découvrir un compositeur Josef Mysliveček
Josef Mysliveček
Ce compositeur bohémien (Prague, Royaume de Bohème 1737 – Rome 1781) mérite d’être mieux connu.
Musicien brillant, il est obligé, à la mort de son père, de reprendre d’importantes affaires de meunerie. Plus tard, il décide d’en laisser la direction à son frère Jàchim pour se consacrer à la musique. Il a alors 24 ans. Son succès est immédiat, il compose six symphonies à Prague, puis part à Venise. Il restera en Italie jusqu’à sa mort, vingt ans plus tard.
Dès la présentation de son premier opéra Semiramide, sa renommée s’étend, on le surnomme Il divino Bohemo. Le divin Tchèque est hautement apprécié à la cour de Naples pour son opéra Il Bellefonte, en 1767.
Il rencontre Mozart en 1770, qui a donc quatorze ans. Le paragraphe suivant est un collé de Wikipédia, les sources n’étant pas citées :
[ Son opéra Il Bellerofonte est un grand succès à la cour de Naples en 1767, puis à travers l'Italie. En 1770, il rencontre le jeune Wolfgang Amadeus Mozart à Bologne où Mysliveček est membre de l'Accademia Filarmonica. L'influence de Mysliveček sur Mozart semble avoir été importante à cette époque, et la ressemblance de leur style explique l'attribution erronée de l'oratorio Abramo ed Isacco à Mozart par Ludwig von Köchel. ]
Mysliveček parcourt l’Europe, avec un succès ininterrompu jusqu’à sa mort en février 1781 (circonstances incertaines). Il est inhumé à Rome, en la basilique San Lorenzo in Lucina.
Josef Mysliveček laisse une œuvre considérable, de haute qualité. Trente opéras, dix oratorios, quatre-vingt-cinq symphonies, un grand nombre de concertos (j’ai répertorié huit superbes concertos pour violon), ainsi que de la musique de chambre.
LIENS :
Il Medonte - castrato bravura aria
Sinfonia serenata en sol majeur - final
Antigona - Saro qual é il torrente
Quatuor en mi bémol majeur
Concerto pour flûte traversière en ré majeur
Sonate pour piano N°1 en sol majeur
Adamo ed Eva, Part I – Aria. Quel affanno e quel dolore
________________________
Pour en savoir plus :
https://www.universalis.fr/encyclopedie/josef-myslivecek/
La boucle se poursuit avec Frédéric, tout heureux de reprendre le fil qui s'étant accroché sur l'huis d'une porte, attendait. Il n'a aucun mal à déverrouiller et à composer pour notre quatuor une de ses plus belles compositions. La musique déplie le ruban, reprend le fil suspendu dans le silence.
Et maintenant elle nous conduit vers un autre labyrinthe, celui qui donne tout son mystère aux gouffres marins.
Mais entrons dans l'univers de Frédéric qui nous parle du 4ème mouvement de sa playlist" "Soundscapes from heart and mind"
4ème mouvement : " When heart sails to Antarctica "
"When Heart Sails To Antarctica symbolise à l’instar ou comme en écho à Flying Above The Clouds un Paradis tout blanc synonyme d’innocence et de pureté, vierge des affres du temps et du monde. Quelque part, ne courons-nous pas tous après notre propre colombe, en quête de paix et de sérénité, d’une terre hospitalière où il ferait bon vivre. Fait étrange voire paradoxale, l’endroit peut sembler froid que le cœur y est pourtant bien au chaud… Le morceau (réalisé avec l’aimable participation des baleines bleues, des albatros à sourcils noirs et des cormorans ^^) se veut également une ode à la beauté du continent austral qui se doit d’être préservé de toute pollution humaine."
Fréderic nous présente sa vidéo "le lac bleu ", rendant ainsi un hommage musical au lac bleu.
Le ruban étoilé ne s'arrête pas et continue à côtoyer quelques œuvres que j'ai sorties des archives en essayant de lui donner un certain lustre.
Je vous présente le peintre John Fernandes.
J'ai pris plaisir à découvrir ce peintre grâce à un tableau qui accompagnait un texte. La toile m'avait interpellée. J'ai investigué et je fus surprise de tomber sous le coup d'une étrange admiration pour ses œuvres. Elles dégagent toutes une forte fragrance qui remue quelque partie cachée d'un inconscient qui se réveille.
J'ai voulu en parler dans la catégorie "Les artistes peintres" de mon blog .
J'ai pris plaisir à écrire quelques articles sur Claudio Monteverdi.
Dans la catégorie" Musique classique " de mon blog, j'évoque :
- La musica de l'Orfeo
- Le lamento della Ninfa, un madrigal
- Si dolce è il tormento , un autre madrigal
Et terminons sans que vraiment rien ne s'achève par ce tableau de notre amie Louisa :
Marcher encore, ensemble le chemin ne finit jamais.
Novembre 2022
Merci Ginette, pour tout ce que tu fais, et de quelle manière !