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Les colons, film de Felipe Galvez


Le film se passe en Terre de Feu en l'an 1901. Il existe au bout de l'Amérique du Sud une grande île qui attire la convoitise des colons.

Nous sommes à l'époque des grandes colonisations quand les pays de l'Occident veulent s'approprier des territoires à mesure qu'ils les découvrent, les dépossèdent de leurs autochtones et tracent une ligne qui ouvre la route de l'Antarctique.

Pour bien comprendre le film et situer la Terre de Feu dans ses frontières actuelles, j'ai voulu présenter la carte du Chili qui possède la moitié de l'île avec pour villes El Porvenir et Puerto Williams, l'autre moitié est sous administration argentine avec pour ville importante, la ville de Ushuaïa.

L'île se détache des pays chili-argentin par le détroit de Magellan.





Située à l'extrême sud du continent Sud Américain, l'île de la Terre de Feu est la plus grande des quelques milliers d'îles qui l'entourent et dont la plupart est inhabitée.

Avant la colonisation européenne, l'île était habitée par des tribus autochtones d'Amérique : - Le peuple Selk'nam dont parle le film

- et les tribus Yagans et Alakalufs.








Fernand de Magellan, capitaine de la première expédition européenne, parvint à atteindre cette partie isolée du continent sud-américain, en 1520. Il traverse le détroit qui porte son nom.

Au tout début du XXème siècle, la Terre de Feu est investie par l'élite européenne des colons, des missionnaires, des explorateurs, des aventuriers et d'autres chercheurs qui massacrèrent les tribus et transmirent des maladies apportant le déclin d'une population déjà sous le joug de l'extermination.


Le film s'inscrit dans ce contexte. C'est un thriller historique traitant du génocide des autochtones, particulièrement du massacre de la tribu indienne Selk'nam par les classes dominantes au Chili.

Ce film nous révèle l'existence historique d'un génocide de tribus lors de la colonisation des terres indiennes de la Terre de Feu, le but étant de civiliser le territoire.

Un propriétaire terrien, José Menendez, à la tête de vastes étendues de terres, engage un trio de mercenaires, un soldat anglais Mac Lennan, un américain et un jeune métis chilien, Segundo pour éradiquer les tribus vivant sur les terres de l'île.

Le film s'ouvre comme un western, une image de prairies désertiques, des clôtures posées par des ouvriers, un corps de gardes armé les surveillant de près. Image d'Epinal qui nous renvoie à celle de " pistoleros " jugeant le travail des journaliers autochtones. C'est aussi exposé en quelques paysages, le jeu des classes sociales, leurs objectifs et la volonté de les mener jusqu'à leur terme.

Le jeune métis Segundo voit ainsi disparaître son peuple par le sang, le mensonge et la trahison. Le noeud gordien s'enroule sur lui, ni blanc ni indigène, il doit donc choisir.

Qui va-t-il abattre ? Chiliens, colons et indigènes doivent vivre ensemble, lui dit-on pour qu'une nation naisse de forces multiples mais le génocide est implacablement appliqué.

Au Chili, la population indigène a disparu.


Le peuple Selk'nam a disparu mais dit le cinéaste, paradoxalement, le visage et le nom de ce peuple figurent sur les encarts publicitaires et servent de support à des objets à visée touristique.

Le film fait resurgir la mémoire autochtone. La tonalité épique de la musique la rend plus grondante et forcenée. Harry Allouche, le compositeur, introduit des chansons folk traditionnellles jouées à l'image comme " All the pretty horses " et "Husha Bye" interprété par Victor Jara et Quilapayun dans le générique de la fin.


Février 2024

Ginette Flora

12 vues3 commentaires

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3件のコメント


je ne connais pas ce film mais tu invites vraiment à le regarder ..merci pour cette découverte !😚

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Colette Kahn
Colette Kahn
2月17日

J'ai vu ce film et je l'ai beaucoup aimé. Me reste principalement en mémoire le personnage du jeune Segundo, bouleversant.

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Il incarne un personnage écartelé par deux sources de mémoire qui coulent en lui .

Le film nous apprend surtout que des génocides, il y en a eu partout dans le monde, à des lieux qu'on n'imagine même pas et dont on a si peu parlé qu'on reste toujours surpris quand on les découvre.

Le film m'a beaucoup appris à moi aussi .

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