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Les feux éteints
















Ils ont compris qu'il n'y avait plus de désirs

Dans leur nuit dévastée leurs aveux ils ont nié

Même au bord de l'agonie ils ont hésité

Ils ont refusé d'avouer ce qu'ils ont immolé

Leurs douleurs crachaient, leurs os crayeux craquaient

Jusqu'au lever du ciel désert qu'ils repoussaient

Ils sont allés s'y pendre en croyant s'y réfugier


Les bras qu'ils ont attendus les bras qu'ils voulaient

Entre des plâtres ravagés et des frayeurs ravalées

Ils criaient sans que jamais l'heure les entende

De quels secrets portés à la courbure des cœurs

Ont-ils accepté de brûler pour ne rien atteindre


L'un est déjà maculé d'un autre matin

L'autre reste sur la flamme qu'il étreint

Quel fardeau les ronge car malgré eux ils le portent

Laissant le chancre s'avancer et les recouvrir

Dans un corps qu'ils désespèrent de voir partir


Ils ont enfoui des lumières dans leurs cavités

Entretenues par des mots qu'ils ont su trouver

Ils les ont découverts ils les ont modelés

Ils ont cru que le sol clément les aiderait

Livrerait aux vivants le sacre qu'ils ont reconstruit



Février 2024

Ginette Flora

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