Sa couleur garance s’est échappée du brûlis
Pour rappeler au voyageur le sentier franchi
La poussière qui l’a mordu
La source vive qui l’a enivré
Le goût d’un cerceau de bruyère
Le saut au dessus de la menthe sauvage
Où s’en sont-ils allés
Ni pyéris ni cyclamen n’entortillent leurs boucles
Au bûcher ardent qui brûle en moi
Comme dans un tas de feu de bois
Par quelle porte entr’ouverte suis-je entrée
D’où sont parvenues les lucioles dans mes mains
Quelle chapelle a laissé tinter son clocher
Dans mes poumons saisis d’effroi, que prendre ?
Qui riait qui m’emportait qui savait
Je ne courais pas pour l’entendre
Ni ne résistais pour le retrouver
Quelle salamandre brune ai-je vu passer
Pour laisser choir le grain de sable illuminé
Quel est ce sifflement dans les herbes écrasées
Où rampe le reptile au regard hostile
Les coups de serpes arrachent l’ortie des jours
En de larges sillons où le feu est embusqué
Qu’ai-je vu tomber sur le dos des mandragores
Pour que tombe aussi dans les gerbes déliées
La lanterne que j’avais allumée
Pourtant rien dans le ciel ne renonce
Un animal fou se faufile dans les ronces
Et j’ai vu ma fleur rouge revenir plus belle
Dans le jardin clos des offrandes éternelles
Ginette Flora
Juillet 2024
Je ne connaissais pas cette couleur garance... magnifique !
Superbe Ginette ... (mais pourquoi on doit mettre des notes ? ! ....ça vient peut-être d emon ordi ? )
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"Pourtant rien dans le ciel ne renonce" ..;comme c'est beau et les images et tes mots j'ai tout adoré ...❤️