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Lucien Gires, l'artiste de Saugues

Dernière mise à jour : 6 juil.



Saugues est une commune qui se trouve dans le département de la Haute-Loire en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Elle est nichée dans les monts de la Margeride et le Mont Chauvet culmine à 1485 m d'altitude.

La commune est renommée pour ses sabotiers, fabricants de sabots et ses scieurs de long, ces bûcherons qui vivent dans la forêt, coupent le bois et en utilise toutes les parties.

C'est dans ce village de quelques 1500 habitants qu'a vécu Lucien Gires né en 1937 et décédé en 2002. C'est un artiste peintre, un sculpteur, un illustrateur et un créateur de dioramas, de fresques, de tableaux et d'affiches, toujours prêt à faire aboutir les projets les plus audacieux comme celui du Musée de la bête du Gévaudan.

Homme aux multiples activités, il a consacré sa vie à peindre des paysages et des scènes de la vie quotidienne de sa région, touchant à tous les sujets, champêtres, bucoliques, religieux il n'a eu de cesse de faire parler l'âme de son terroir. Peintre de la mémoire de son village, il redonne au patrimoine de sa région ses lettres de noblesse.

Il s'est fait seul, a développé son art au contact de son entourage familial, notamment de sa mère qui a encouragé les talents artistiques de ses enfants Joseph, louis et Lucien. Son grand-père lui a appris à aimer la pierre.

Des origines modestes, un père sabotier qui lui montre la valeur du bois travaillé, Lucien Gires, très attaché à sa ville et à son terroir, laisse une œuvre étonnante, stupéfiante par sa diversité et son ampleur.


En 1967, sa première grande œuvre a été le diorama de Saint-Bénilde. Il se compose de treize scènes, faites de tableaux successifs, racontant la vie du Frère Bénilde, protecteur de la ville, qui exerça à Saugues en tant qu'instituteur et qui est le Saint-Patron des accordéonistes.


Il peint et expose des fresques peintes sur toiles de jute dans l'église de St Médard.



Dans les années 1970, il se consacre à la restauration de la Tour des Anglais où il peint des fresques colorées. relatant les anciens métiers et des scènes de la vie quotidienne dans le Gévaudan.



La Tour des Anglais devient l'atelier de Lucien Gires qui y pose ses toiles et ses matériaux.



Fresque des scieurs de long, les bûcherons des bois.


Couper, cueillir, chasser voici ce que montre la fresque des scieurs de long. Ces grandes toiles sont réalisées sur le sujet de la forêt et l'homme et sur les métiers d'autrefois.



Une des oeuvres ultimes de Lucien Gires est le Musée de la Bête du Gévaudan qui a ouvert ses portes en 1999. Ce musée retrace l'histoire de la Bête qui terrorisa la population locale entre 1764 et 1767. 

Le fonds Lucien Gires est une revue de presse dédiée à ses œuvres. Les articles sont centrés sur l'ambitieux projet du musée fantastique de la bête du Gévaudan (1988-1999).


Enfin Lucien Gires a également illustré de nombreux ouvrages pour enfants ou adultes sur le Gévaudan. 

Il a également sculpté des "Christ" en cuivre rouge mesurant deux mètres, des stèles de la résistance en pierre, des statues gigantesques, des portraits et il a exposé ses toiles au Grand Palais à Paris.

Il prend le temps de monter une œuvre unique, un cahier de 26 dessins qu'il offre à Georges Pompidou, alors Président.

En 1997, il est fait chevalier dans l'Ordre des Arts et des Lettres.

Depuis sa mort en 2002, de nombreux hommages lui sont rendus par les Sauguains. Il est impossible de se promener dans la ville sans rencontrer soit une sculpture, soit une affiche, une de ses nombreuses réalisations...

Même les chaînes de télévision, régionale et nationale, lui ont consacré plusieurs émissions.

 

A l'occasion du dixième anniversaire de sa mort, la municipalité de la ville, en partenariat avec l'Association des Amis de la Tour des Anglais, et La Croisée des Arts, ont souhaité lui rendre hommage en créant un concours de peinture et le "Prix Lucien Gires".

Depuis 15 ans maintenant, chaque année, peintres amateurs ou professionnels se retrouvent dans les rues du bourg pour immortaliser le quartier ancien, ou un moment de la vie de la cité. Lucien Gires a su parler de son village avec une vraie empathie pour ses origines. Il disait :

" Moi, ma réussite, c'était de vivre à Saugues d'abord et puis si possible de faire un peu de peinture. Le bonheur, c'est une forme de sagesse, ne pas être envieux des choses futiles. "

Le 22 juillet 2023, un hommage lui a été rendu à l'occasion du vernissage de l'exposition dédiée à son œuvre, exposition de fresques dans les églises, restauration de la Tour des Anglais, création du Musée de la Bête du Gévaudan.

Pierre Bonte, ancien journaliste, a témoigné par un vibrant article sur la vie et l'œuvre de Lucien Gires qu'il avait rencontré et apprécié.


Ce qui est extraordinaire, c'est que l'artiste a appris le métier tout seul. Il n’a jamais étudié ni le dessin ni une quelconque discipline des arts plastiques. Il a découvert ses dons, ses aptitudes par hasard.

Chacun de ses gestes est une preuve de son attachement à une terre qu'il peint, ravaude, élève, dessine comme si rien ne devait finir et que chaque jour apporterait sa matière première, toujours renouvelée par le frémissement de l'aube qui point.

Ginette Flora

Juillet 2024


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3 Comments


Un artiste aux talents multiples. Encore une belle découverte, Ginette !


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"Chacun de ses gestes est une preuve de son attachement à une terre qu'il peint, ravaude, élève, dessine comme si rien ne devait finir et que chaque jour apporterait sa matière première, toujours renouvelée par le frémissement de l'aube qui point."


Superbe découverte Ginette, merci encore à toi ...❤️

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Il y a des pays qui sont juste là ... Je crois qu'il suffit de passer le virage, d'emprunter une discrète départementale... et d'entrer pour voir.

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