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"Manon des sources, le musical "


50 ans après la mort de Pagnol, une création musicale est présentée au théâtre du 13ème Art de Paris et dont la programmation prévue pour le mois d'Avril a été reportée à une date non retenue à ce jour.

Tiré de l'œuvre de Marcel Pagnol qui est décédé le 18 Avril 1974, l'évènement dont l'intrigue est centrée autour du manque d'eau, fait écho aux préoccupations actuelles.

L'œuvre est donc d'une grande actualité et n' a rien perdu de sa verve et de sa truculence.

C'est l'adaptation du diptyque " L'eau des collines" en deux volets : Jean de Florette et Manon des sources.

Cette version musicale offre des chorégraphies et des visuels modernes. Une vingtaine de danseurs incarnent les actions dans des décors qui font de la Provence une région qu'on a plaisir à revoir.

Si le manque d'eau en est le thème principal, au bord des sources des personnages viennent habiter la terre animant une fresque épique où la vengeance, le secret, les connivences avec l'instinct primitif sont examinés à travers les destins de Manon, de son père Jean de Florette, d'Ugolin, le Papet et les habitants du village.

C'est un spectacle qui célèbre la culture provençale, ses paysages, ses traditions et qui reprend les thèmes éternels de l'amour, de la justice et du lien indéfectible qui relie l'homme à la terre.









Un bref résumé de l'œuvre cinématographique et littéraire de "L'eau des collines" :

- En 1952, Pagnol réalise un film : "Manon des sources"

- En 1962, il écrit le roman en deux tomes.

- En 1986, deux films sont réalisés par Claude Berri : Jean de Florette et Manon des sources.

et la Provence, si on n'avait plus cherché à l'approcher, on se surprend à revenir la visiter en situant les personnages et la tragédie de deux familles qui rivalisent pour s'approprier une terre riche mais dramatiquement muselée par l'aigreur des hommes.


Résumé du roman (1962)


Le Papet et son neveu Ugolin sont les seuls héritiers et descendants de la famille Soubeyran. Ils habitent le village des Bastides. Entre les deux hommes, le lien familial est tenace, ni l'un ni l'autre ne trahira son frère de sang. Et quand le Papet ourdit un complot, va même jusqu'au crime, Ugolin se tait et porte de lourds secrets. Les deux hommes convoitent la terre voisine et pour en faire chuter la valeur marchande, ils décident d'obstruer l'arrivée de la source qui alimente les sols et permet de cultiver de riches plantations. Ils comptent racheter le bien à bas prix mais devant l'obstination du voisin, le Papet provoque un accident qui envoie post mortem le voisin.

Mais c'est sans compter l'arrivée de l'héritier légitime de cette terre, Jean de Florette dit le bossu qui vient s'installer dans la ferme. Jean, sa femme et leur fille Manon, gens de ville, commencent une nouvelle vie sans se douter que les ennuis ne font que commencer.

Jean n'est pas agriculteur ni éleveur ni fermier mais se révèle travailleur et prêt à tout apprendre quand il s'aperçoit que la vie à la ferme n'est pas une sinécure.

Ugolin se fait embaucher comme saisonnier et l'aide à l'élevage en multipliant les tâches pour bien faire valoir les difficultés d'une vie dans les labours, les cultures et la proximité des bêtes.

Jean ne se décourage pas et quand le Papet et Ugolin bouchent complètement la source, Jean va chercher de l'eau pour sauver sa terre devenue sèche et infertile. C'est un ballet épuisant entre le puits et la ferme pour apporter de l'eau.

En voulant découvrir une source d'eau, Jean dynamite la roche et dans l'explosion, un éclat le fauche. Le Papet rachète la ferme à la veuve et s'enrichit dans la culture des œillets.

Quelques années plus tard, on voit que Manon la petite fille a grandi, est devenue une vraie sauvageonne au contact des tumeurs et des humeurs de la nature. Rien ne lui échappe et elle subodore quelques inavouables méfaits perpétrés par le Papet et Ugolin. Celui-ci n'est pas insensible au charme de Manon qui en découvrant les manœuvres malsaines de ses voisins, décide de se venger.


Pagnol décrit la Provence avec effusion, avec passion, comme il l'aime, tout entière avec ses rudesses comme avec ses douceurs enchanteresses. Il voit au-delà des paysages qu'il révèle avec une acuité de peintre attentif aux variations des teintes. Il est baigné par une aveuglante lumière qui le désigne comme celui qui porte un encensoir reflétant les rayons obliques d'un soleil impassible.

Il n'écrit pas, il demande au langage de ce pays de lavande, un brin de verbe pour donner à son discours une poésie qui descend d'un ciel dont on ne cesse de voir un bleu sidérant.


L'action du roman est aussi une tragédie à l'antique :

- Le silence d'Ugolin condamne les rêves de Jean.

- Le Papet est obsédé par son passé. Il est César Soubeyran, père de Jean de Florette.

- Manon, marquée par le destin de son père, ne cherche qu'à se venger et punit les villageois peu amènes en obstruant l'eau qui alimente le village. Manon révèle ensuite les manigances du Papet et d'Ugolin.


C'est une tragédie familiale, manichéenne, la famille innocente de Jean de Florette face aux convoitises serviles du Papet et d'Ugolin.

Mais rien n'est simple. Parvient-on à condamner Ugolin qui se suicide en étant rejeté par Manon qui lui préfère l'instituteur du village ? De quoi souffre le Papet envahi tardivement par le remords ? Pourquoi les deux hommes s'acceptent-ils dans leurs différences sans jamais spolier l'étrange lien d'honneur qui les unit ?

Leurs secrets les rend vulnérables et le mal implacable qui les ronge sans les rendre meilleurs les accable.

C'est une fresque sur plusieurs années, une histoire puissante où l'on court chercher de l'eau, où on la ramène pour la voir aussitôt s'épuiser, où l'un secourt l'autre en sachant que rien ne l'empêchera de repartir chercher une eau dans le tonneau de Danaé pour croire qu'on peut encore sauver quelques cultures et le coeur fragilisé de la terre.


Les collines du pays de Pagnol



Ginette Flora

Avril 2024


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2 Σχόλια


Merci ... j'adore ! vrai ...❤️et puis " Il n'écrit pas, il demande au langage de ce pays de lavande, un brin de verbe pour donner à son discours une poésie qui descend d'un ciel dont on ne cesse de voir un bleu sidérant."...Magnifique, Ginette ...

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Merci beaucoup, Viviane .

On ne pouvait pas ne pas venir vers lui, en ce jour du cinquantième anniversaire de son décès.

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