"My heart is in the Highlands"

Le poète Robert Burns (1759-1796) est un

poète, parolier, fermier écossais.

Son destin d'enfant précoce, voué à la littérature et à la parole proclamée, donne de lui une image contrastée.

Il n'est pas seulement le sage poète issu des terres âpres et sèches des lointaines régions des Scots, il est aussi une voix discordante dans la vie politique écossaise où les revendications du paysannat commencent à faire tache dans la politique des monarques.

Il est d'une nature plus complexe, porté par une sensibilité qui lui fait composer des vers élégiaques d'une vérité intemporelle et il est aussi très conscient des problèmes de société qu'il rencontre quand il grandit dans la ferme de ses parents aux côtés de la paysannerie locale.

C'est ainsi qu'il est connu sous plusieurs pseudonymes. Il est Rabbie ou Robbie, il est " The bard ", il est" The Scotland favourite son" tant et si bien qu'il en vient à représenter l'Ecosse. Il en est le poète, le symbole en tant que poète et en tant que paysan, "poète paysan" , dit-on de lui.

C'est "un gars de la terre", comme le peint Horatio Mc Culloch en 1860.

Il réécrit des chansons populaires, retrouve les mélodies des chaumières, orales et cryptées et les fait perdurer dans son répertoire.

Son nom en vient à représenter l'Ecosse, il en est le poète, le symbole, ses dons précoces, sa fin prématurée, laisse de lui une fulgurance dans la littérature écossaise qui ne se démarque pas malgré la co-existence d'auteurs écossais plus connus comme Walter Scott, Stevenson, Ossian .

Robert Burns est adoubé en 1787 par Lady Catherine Bruce, une vieille dame de 91 ans, et descendante du roi d'Ecosse.

Inconnu en France, s’exprimant en écossais, enrôlé dans de fiévreuses convictions politiques, il déroute mais alors même que son "Auld Lang Syne" est mondialement connu sous le nom de " Ce n'est qu'un au revoir " et chanté par tout un chacun, il reste le troubadour de ses landes natales.

L'Ecossse est un vivier de guerriers pugnaces et c'est par la rugosité et la sédition que Robert Burns fait parler de lui entre ses terres où il finit par se retirer et les crises politiques qui agitent son pays et dont il est le porte-parole.

A quinze ans, ses premiers poèmes avaient la sensibilité de la vacuité d'un coeur traversé de vent et de rêves.

A vingt-sept ans, il publie son premier recueil de poèmes.

Deux voix s’élèvent en lui, celle de l'élégie et celle de la veine satirique et nerveuse d'un auteur révolutionnaire.

Par sa dualité, il aura contribué à l’éclosion du courant romantique de la culture écossaise. Il se range en se mariant et en se consacrant à sa vie de fermier dans ses moors.

Sa carrière littéraire est tout entière vouée à évoquer la vie qu'il a menée à la campagne.

Il est considéré comme l'un des pionniers du romantisme dans la littérature écossaise.

C'est un icône de la culture de l’Ecosse et de la diaspora écossaise.

Son oeuvre est composée de recueils de poésies et de la réécriture des chansons populaires de l’Ecosse.

- Le "Auld lang Syne " (ce n'est qu'un au revoir) est chantée avec toujours autant de ferveur et de conviction.

- Le "Scots wha hae" a longtemps servi d'hymne national.

- Le "Tam O' Shanter " est un récit où la veine hallucinatoire et diabolique n'est pas dénuée d'humour.

Plusieurs de ses poèmes sont mises en musique entre autres le

" My heart is in the Highlands " mise en musique par le compositeur estonien Arvo Pärt en l'an 2000.

Arvo Pärt a coutume de dire que le poème de Burns a été le premier texte qu'il a appris en anglais pendant sa formation de l'apprentissage de la langue anglaise.

Depuis, il ne l'a plus oublié.

La première de l'oeuvre a été donnée à Avignon par le contre-ténor David James et l'organiste Bowers-Broadbent.

La pièce est composée d'un seul mouvement dans le style "tintinnabuli" (neuf minutes d’exécution.)

Le tintinnabulisme est un procédé de composition musicale et une technique d'écriture créée par Arvo Pärt.

C'est une pièce qui a été commandée par la mission 2000 dans le cadre des célébrations pour l'an 2000 en France, à Avignon.

La mesure nostalgique en une longue modulation mélancolique se poursuit par gradations jusqu'à s'élever vers une recherche d'un au-delà paisible et salvateur.

Musée consacré au poète Robert Burns