C'est une artiste peintre serbe, née à Cacak en Serbie (1873-1915 ). Elle montre très tôt des dons artistiques qui la dirigent vers les études d'art. Elle s'installe à Belgrade, la capitale de la Serbie pour étudier les arts en s'inscrivant l'Ecole Supérieure des arts d'où elle sort diplômée.
Elle enseigne dès lors la peinture et les arts. Professeur d'art, elle ne cessera sa vie durant de donner des cours à l'université féminine de Belgrade. Puis elle part étudier dans une école privée à Munich et rencontre ainsi les peintres de sa génération et les avant-gardistes de la mouvance moderne comme Kandinski et Paul Klee.
A partir de 1900, elle retourne vivre en Serbie et s'absorbe dans son œuvre. C'est la période la plus riche de sa création, ses plus belles toiles sont représentatives de son art de la couleur et particulièrement du rouge velouté et du vert intense.
Elle incarne le mouvement fauviste dans l'art pictural serbe de son époque. Ses plus célèbres toiles sont celles qui peignent son village Resnik, petit quartier résidentiel de Belgrade où elle se plaît à marcher dans les ruelles et à contempler les arbres lourds et remplis de ce qu'elle fait passer sur sa toile, un je ne sais quoi qui émeut les sens, boit le temps et mord le coeur. Notre regard contemplatif semble approcher une ombre de réminiscence.
Les rues de Resnik, ses maisons , ses arbres ...
Elle expose ses oeuvres dans de nombreuses villes d'Europe, visite Paris où elle retrouve son ami sculpteur Ivan Mestrovic puis rentre en Serbie et se trouve mêlée dans les guerres des Balkans. Elle apporte soins et compassion aux soldats, s'engage comme infirmière volontaire et s'enrichit de l'abnégation de ses concitoyens devant les atrocités de la guerre.
Ses dernières peintures rendent la pudeur de cette posture silencieuse et courageuse de ses concitoyens.
Rouge passion, rouge du sang versé, rouge à se souvenir sans courber l'échine.
Mais aussi le vert de l'espérance.
Prodigieuse peinture d'une femme qui ne s'est livrée intimement que dans son art, passerelle par laquelle elle a permis aux femmes à qui elle enseignait la vie des couleurs, de se confier librement, et qui n'a pas eu le temps d'en dire davantage quand elle meurt en 1915, ravagée par le typhus et le choléra.
Un musée commémoratif à son nom se trouve à Belgrade où sont exposées ses nombreuses toiles qui font apparaître plusieurs styles.
Le fauvisme domine dans ses premières oeuvres quand elle utilise la couleur pour exprimer une émotion en réduisant les formes à leur plus simple expression. Le mouvement pictural fauviste est issu de l'impressionnisme mais se fonde davantage sur la couleur pour interpréter son sujet.
Chez Nadezda Petrovic, le rouge s'impose par aplats expressifs et abondants comme si un sang chaud palpitait. Le vert s'incline devant la puissance de l'appel, les arbres ont beau redresser leur feuillage d'un vert persistant, le rouge est à leurs côtés, insistant, présent, éclatant.
Etonnant parcours que celui de cette artiste serbe qui a fait de la peinture l'instrument de sa pensée tout en devenant l'égérie des femmes de son époque.
© Peintures de N.Petrovic de 1900 à 1910
Ginette Flora
Octobre 2024
Quel élan flamboyant et quel appétit de vie dans les œuvres de cette artiste. Merci Ginette pour cette magnifique découverte et bon dimanche.
Belle découverte ...et j'ai beaucoup aimé les couleurs ...une lumière, un feu grave ... Merci Ginette ❤️
Le rouge et le vert opposés l'un l'autre sur le spectre des couleurs, il en émane une merveilleuse alchimie sur les différentes toiles de Nadezda Petrovic ! Ah, que d'œuvres et d'artistes avons-nous à découvrir en ce monde ! Assurément, une Vie n'y suffirait pas ! Aussi, merci pour ce nouveau partage, Chère Ginette ! ^^