"O lead me to some peaceful gloom "d'Henry Purcell

Henry Purcell est un compositeur anglais né en 1659 et mort en 1695. On raconte qu'il a commencé à composer dès son plus jeune âge. Il devient organiste à l'Abbaye de Westminster puis à la Chapelle Royale.

Son répertoire est extrêmement étendu. Outre ses opéras ( Didon et Enée, le roi Arthur, the Fairy Queen, the Indian Queen ... ), il a aussi composé des musiques de scène et des " lutes songs" dont le " O lead me to some peaceful gloom " du Bonduca's song ou the british heroine .

https://youtu.be/DenqHeMivhs?si=Eo4s5ot5XZQkc5v

En suivant la technique du contrepoint :

O lead me to some peaceful gloom, Ooooh Ooooh Oohhh Ooooh

Where none but sighing lovers come, Lead me lead me to some peea-eeaceful gloom

Where the shrill trumpets never sound, where none but sighing

none but sighing lovers come

But one eternal hush goes round. Where the shrills the shrills

Aaha ah aah aah trumpets

never never never sound But one eternal

but one eternal hush goes round

There let me soothe

There let me soothe my pleasing pain, let me soothe my pleasing pain

And never think of war again. and never never never

What glory can a lover have, never never never

To conquer, yet be still a slave? never never never

think of war again Ooooh Oooo

[ Bonduca's song or the british héroïne What glory can a lover have

Musique de scène ] to conquer to conquer

yet yet be still yet yet yet be still

still a slave

Bonduca, une héroïne britannique

Il s'agit de Boudicca ( orthographié de plusieurs façons, soit Boadicée, soit Boudica soit Bonduca).

Boudicca est née en l'an 30 et décédée en l'an 61. C'est la reine d'un peuple celte dans la région de Norfolk dans le Sud-Est de l'Angleterre, dans cette région qui était la Bretagne ancienne.

Boudicca est l'épouse de Prasutagos, un roi celte qui a pactisé avec Rome pour préserver l'indépendance de son peuple. A sa mort, les Romains trahissent le traité de paix et annexent la totalité du royaume. Boudicca la veuve, fut fouettée devant son peuple.

Pour se venger de l'avanie subie, elle déclenche un soulèvement contre l'occupant romain.

A la tête de partisans bretons et des tribus voisines acquises à son combat, elle lance une campagne militaire en brûlant les villes romaines. Apres avoir écrasé les Romains à la bataille de Camulodunum, elle perd la guerre devant les forces de Rome, son armée bretonne est décimée et sachant son heure venue et ne voulant pas retomber une nouvelle fois aux mains sanguinaires de l'ennemi, elle meurt en s'inoculant un poison. Des historiens pensent qu'il se pourrait aussi qu'elle mourut de maladie.

Elle est considérée comme une héroïne populaire. L'épopée de Boudicca est attestée par des fouilles archéologiques. La racine du mot "boudicca" signifie "victorieuse". Elle devint une figure nationale, incarna le courage, l'endurance et une volonté hors du commun. Elle était animée par une farouche détermination, celle de venger les horreurs commises par les Romains sur elle, sa famille et son peuple. Elle est citée dans les grands mouvements évènementiels où la femme est élevée à la dimension d'une figure de proue, meneuse et forte d'une pensée humaniste. Elle en vint à incarner un mythe.

Ecrivains, poètes, dramaturges et moult conteurs font d'elle un personnage haut en couleurs dotée d'une puissance de caractère capable par sa fougue de fédérer des voix acquises à sa cause. C'est "la Vercingétorix bretonne", un symbole de résistance.

Le dernier roman historique date de 2020 où Yann Trébaol parle d'elle dans son livre :

" Par le sang de la louve " aux Editions Publishroom Factory

Les Arts s'emparent de sa vie, de son combat. Cinéma, télévision, sculpture et musique la revisitent, voyant en elle toute forme de rébellion et de recherche d'un idéal de paix.

Henry Purcell ne pouvait ne pas entendre son appel. Il lui dédie une de ses oeuvres, la Bonduca's song ou the british héroïne. Il compose :

" O lead me to some peaceful gloom " ( Oh, conduis-moi vers un lieu d'une obscurité paisible )

Alfred Deller ( 1912-1979 )

Ci-dessous, le morceau est interprété par Alfred Deller considéré comme étant la voix de Henry Purcell. C'est un chanteur d'opéra, un contreténor avec une voix inimitable, celui qui interpréta "O solitude et " Music for a while "; "My fairest isle ; "O let me weep"...

Alfred Deller est un chanteur britannique qui a une technique de voix particulière, une tessiture aiguë qui lui fait s'approprier l'aria par instinct. Les libertés qu'il prend avec les modulations, le timbre de sa voix qui étire le contrepoint et suggère de fines intonations, contribuent à repenser la musique ancienne, à l'écouter avec ravissement.

Il interprète les "lute songs" élisabéthains de Purcell.

https://youtu.be/Nrdeb5I5YiA