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Olivier Morel, le peintre d'un rite sacré

Dernière mise à jour : 8 août

Né en 1964 à Paris, c’est un plasticien,  peintre et  dessinateur. Il est également illustrateur et auteur d’ouvrages pour la jeunesse. Il est graveur et céramiste et a longtemps enseigné comme professeur des Arts plastiques à l’atelier de Sèvres  de 1997 à 2016.

Il est l’auteur d’installations constituées d’assemblages de linogravures et de sculptures 

Le Mobilier National acquiert un de ses tableaux-gravures pour réaliser un tapis.  

Sa préoccupation essentielle est  le thème du sens de la vie et de la mort qu’il aborde dans  sa démarche artistique. Le double reflet de la vie et de la mort, qui détermine la place de l’homme dans l’univers.   

Son œuvre est un itinéraire personnel et spirituel portant sur la question de la particule humaine fichée dans l’immensité sidérale.

Il fait des études de physique quantique à l’université puis s’aperçoit  que les explications scientifiques ne le satisfont pas et que sa place se situe dans les contreforts des Arts plastiques. Il bifurque et s’inscrit à l’école des Beaux Arts de Paris.

C‘est dans la peinture qu’il marque de son pinceau épuré le thème de son interrogation.


La démarche artistique d’Olivier Morel


Son travail part de l’observation puis du repérage des formes uniques qu’il surligne et fait vivre longuement sur de grandes toiles. C’est le mouvement, l’espace qu’il dessine, l’étendue qu’il a du mal à achever, ce qui l’occupe tout entier. Il s’agit de l’unique espace, le grand format, où il concentre ses couleurs qui débordent d’énergie vitale.

 Ces deux pôles, espace et couleur, retiennent cependant l’objet réel, l’arbre  et sa puissance cachée, la montagne et sa permanence dissimulée, le dédale des forêts où  s’égare le petit homme qui vit malgré tout entouré de masses imposantes, trop écrasantes mais qui luisent d’une bienveillance cachée. Un dédale où la vie  éclate formant un labyrinthe où chacun doit trouver sa place.

Trouver sa place, voici où veut en venir le peintre. Que fait  l’homme dans l’univers ?

La peinture de cette quête donne un saisissant  paysage où l’être humain est universel, souvent mordu par une autre part secrète de lui-même, celle qui appartient à chacun.


 Ses peintures


Son style est du genre  figuratif mais le motif au fil de la méditation se simplifie car elle accède à la vérité cachée portée par les grands éléments de la nature : montagne, forêt, arbres et paysages.

 

La  forêt  est pour Morel comme un lieu de méditation car elle enferme  la trace d’un lieu sacré, les incantations prononcées, la valeur de quelques paroles qui résonnent comme  des formules magiques. La forêt est la toile d’un conte.



La montagne est une expérience à vivre. Le peintre voit la montagne comme une invitation à vivre ce qu’elle est. La considérer comme une puissance, comme une élévation, comme une distanciation qui appelle une proximité vécue comme une marche vers la quête des hauteurs. Sa série de toiles peintes à Leukerbad ( en Suisse) est une démonstration de sa démarche picturale.  

 " Mes panoramas de montagne sont structurés par la géologie, ce lent travail de la terre qui marque les parois. "

 



L'Asie

Il fait de fréquents séjours en Asie d’où il ramène une attention plus intuitive du  mysticisme oriental.

Ce sont les séries des «  Tokyo kids », des jardins japonais, des Bouddhas.

En allant à la rencontre de toutes les philosophies orientales, il découvre combien le bouddhisme se rapproche des notions de  l’esprit occidental notamment dans son rapport au vide.




«  Notes de ma cabane » - Expositions


Il expose en France et à l’étranger.

Une exposition marque les esprits des visiteurs.

C’est une suite de peintures désignées sous le nom de « Notes de ma cabane » où le peintre raconte comment il aime se ressourcer en altitude auprès des lacs et dans les fourrures des forêts.

En 1212, Kamo  No Chômel, un ancien fonctionnaire japonais ayant endossé la robe de moine bouddhiste, écrit dans  «  Notes de ma cabane de moine »  les bienfaits de  son retrait du monde ordinaire et comment la cabane devient pour lui un refuge.

L’exposition « Notes de ma cabane » est une invitation à vivre cette expérience.

Les cabanes sont des haltes où la contemplation d’une nature laissée dans sa plénitude originelle, devient une  respiration pour l’humain.

L’exposition est conçue comme une ascension sur trois niveaux.

Avant d’arriver à la cime, on passe par la forêt et la montagne. Le visiteur sort de cette randonnée comme  aspiré par une bouffée d’air.

 Projection d’objet unique sur fond grandiose, roche sur versant, bois moisi sur toit bruni,     tel est le message délivré par la série des cabanes.



 «  La couleur que je peins, c’est la couleur cachée. Il y a la couleur  naturelle telle qu’elle est présente dans la nature, et l’autre, celle que je prospecte et souhaite atteindre. Ce qui m’intéresse, c’est la  brûlure de cette lueur  cachée. »

  

Dans un entretien, Olivier Morel dit :

 « Dans la physique quantique, il y a l’idée d’une unité de la matière  dans la perception que nous pouvons avoir de la terre. Mais ensuite, on ne saisit plus. Je peins cet insaisissable, je dis qu’il est là dans l’arbre, dans la présence massive  de la montagne, dans  l’eau qui chuinte toujours. 
 Je peins ce qui échappe et c’est pourquoi je peins encore pour qu’il ne m’échappe pas car je sais   qu’il est dans la sève, il est dans le  granit, il est dans un ruissèlement. »  


La peinture d'Olivier Morel épouse le lent travail de la terre par strates géologiques d'où les superpositions des lignes obliques.

J'aborde mon travail d'un pinceau souple et libre, en larges touches, respectueux du mouvement qui anime la masse rocheuse et non du détail. La montagne et la marche dans le paysage engendrent une méditation sur l'espace et le temps, la place de l'homme dans l'univers.(O.Morel)

Ginette Flora

Août 2024


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