top of page

Parsifal, un opéra de Richard Wagner


C'est un opéra en 3 actes créé en 1882 par le compositeur allemand Richard Wagner ( 1813-1883).

Il est fondé sur l'épopée médiévale de Wolfram von Eschenbach, qui évoque les aventures des Chevaliers de la Table Ronde partis à la recherche du vase du St Graal, la coupe dans laquelle le Christ aurait bu lors de son dernier repas.

Wagner s'inspire de cette légende.

Les décors sont particulièrement représentatifs de cette période de l'histoire médiévale, châteaux imposants, objets magiques taillés dans des minéraux précieux, jardins féeriques nés des pouvoirs magiques de sorciers et de mages itinérants. Pour être en mesure de les concevoir, Wagner installe ses décors dans des jardins, des cours de palais ou dans les forêts et l'austérité des chapelles.

Il conçoit un orchestre de plus d'une centaine de musiciens, un chœur immense et une musique qui reprend des motifs plus d'une trentaine de fois comme des leitmotivs destinés à procurer un lien de fluidité avec le récit.

C'est un festival scénique qui dure plus de quatre heures. et le théâtre de Beyrouth possède le monopole des représentations jusqu'en l'an 1903.


Le plan de l'intrigue et ce qu'il faut savoir avant de suivre l'opéra.

 Il se compose de deux actions parallèles qui se situent dans les Pyrénées.

 1/ L'une se déroule dans le château de Montsalvat où règne le roi Titurel entouré de ses chevaliers du Graal, gardiens également de la Sainte Lance qui aurait transpercé le corps du Christ. Titurel a renvoyé un chevalier qui ne lui obéissait pas, c'est Klingsor qui pour se venger s'est retranché dans le bourg voisin pour y fomenter sa revanche.

Le destin va servir ses odieux desseins en la personne d'Amfortas, fils de Titurel, qui ne souhaite que venir en aide à son père en détruisant le maléfique Klingsor.

L 'esprit du mal rôde en se camouflant derrière les plus belles apparences. La reine des filles fleurs, Kundry, est chargée de séduire les visiteurs.


2/ La deuxième action est plus retirée et se développe au fond d'une forêt où vit Herzeleide qui élève son fils Parsifal, loin des bruits de la ville, de la gloire et des passions humaines.


ACTE I

Dans la principauté de Montsalvat à l'époque médiévale, dans les Pyrénées, le roi Titurel lègue ses pouvoirs à son fils Amfortas qui se donne pour première tâche de punir Klingsor

d'avoir désobéi au roi. Il cherche à le neutraliser et se rend chez lui avec sa lance mais il est séduit par Kundry et en oublie le but de sa visite, intermède que met à profit le sorcier, le génie du mal, Klingsor, pour s'emparer de la lance et frapper Amfortas qui s'effondre. Marqué par une douleur chronique qui le paralyse, il entend une voix lui dire : " Un homme jeune viendra pour reconquérir la lance et guérir Amfortas. "

Dans la forêt, le petit peuple sylvestre compatit à la douleur d'Herzeleide qui voit son fils suivre un cortège de cavaliers alors qu'elle a passé sa vie durant à le tenir à l'écart des tentations du monde. Parsifal qui a grandi sans rien connaître des forces du mal, est rongé de curiosité et cherche à suivre son instinct.

Sa mère en meurt de chagrin.


L'ami du roi Titurel, Gurnemanz, raconte la douloureuse histoire du roi et de son fils à ses compagnons et confie son souci de ne point voir arriver le Prince. Il leur explique qu'Amfortas a succombé au charme d'une femme et que Klingsor en a profité pour lui dérober la Sainte Lance.

Or Kundry apparaît avec un baume pour tenter de guérir Amfortas.

Gurnemanz continue son récit en expliquant par le menu que Klingsor a fait partie de l''ordre des chevaliers et depuis son éviction, il cherche par tous les moyens à se venger en usant des pouvoirs de la magie noire. Il construit un jardin magique qu'il peuple de femmes fleurs dont le rôle est d'attirer les visiteurs et de les dépouiller de leurs trésors.




Amfortas est tombé dans le piège et a été blessé. Pour reconquérir la lance, il faudrait un exploit d'un homme pur dont une voix mystérieuse annonce la prochaine arrivée.


Un jeune étranger apparaît.

C'est Parsifal qui comparait devant Gurnemanz qui écoute l'histoire de Parsifal. Kundry lui révèle que sa mère Herzeleide est morte. Parsifal défaille.


ACTE II


Dans la contrée voisine, le sorcier Klingsor réveille Kundry revenue au jardin de l'enchantement des filles fleurs. Il demande à la reine des beautés du jardin de séduire Parsifal. Kundry amorce sa tentative de séduction en compatissant à la détresse de Parsifal qui pleure la mort de sa mère. Elle le conduit au jardin et tente de le réduire à sa merci mais Parsifal la repousse. Dépitée, Kundry appelle le sorcier qui pour punir Parsifal, brandit la Sainte Lance et la projette contre Parsifal qui l'arrête. Au même moment, tout disparaît, château et jardin. Parsifal s'esquive.






ACTE III


Des années ont passé. A la lisière de la forêt, vit un ermite dans une cabane auprès d'une source dans un lieu retiré couvert de prairies.

C'est Gurnemanz qui un jour retrouve Kundry inanimée. Il la soigne et s'aperçoit qu'elle a perdu son rôle de reine des fleurs. Elle ne se voit qu'en servante et ne répète sans cesse qu'un seul mot : servir , servir ... De tout l'acte 3, elle ne dira que ce seul mot.

Gurnemanz rencontre Parsifal qui brandit la Sainte Lance. Parsifal lui raconte son errance. Entretemps, dit Gurnemanz, la principauté de Montsalvat s'est appauvri où deuils et chagrins retiennent prisonniers leurs habitants. Parsifal épuisé s'effondre.

Kundry et Gurnemanz le soignent. Puis, Parsifal guérit et décide de baptiser Kundry pour la guérir de ses anciennes mauvaises actions.

Autour de lui, tout semble renaître c'est le Vendredi Saint, le jour qui va vers une rédemption. On entend les cloches résonner. Parsifal, Gurnemanz et Kundry quittent la forêt pour se diriger vers le château .





LE FINAL

Amfortas est porté sur sa litière. Parsifal prend sa lance et touche le corps d'Amfortas. Le miracle se produit tel que la prédiction l'a formulé :

"Pitié rend sage le fou au cour pur

Sache attendre celui que j'ai choisi " ( Acte I)

Le calice du St Graal est exposé, Amfortas est guéri. Une colombe descend. Kundry meurt d'avoir trop aimé Parsifal et son dernier regard n'est encore que pour lui.

Gurnemanz et Amfortas réintègrent leur rang tandis que le chant de la rédemption résonne.

L'opéra s'achève dans une atmosphère de grande extase.





Wagner écrit ses propres textes, il est son propre librettiste. L'oeuvre peut être considérée comme son chant du cygne car il meurt en février 1883. Il s'est toujours intéressé aux légendes médiévales. Son intérêt s'étend aux influences bouddhistes, aux liturgies chrétiennes, aux mythologies et aux ragas de la musique classique indienne.

L'œuvre Die sieger ( les vainqueurs), qui est restée inachevée et n'a jamais abouti, contient des éléments qu'il rapatrie dans son opéra Parsifal.

Parsifal est chargé d'un syncrétisme voulu par Wagner, où toutes les spiritualités se rejoignent et donnent à cet opéra le plus long de tous ses opéras, une résonance mystique.

Est ce un opéra ? On pense que c'est un oratorio, un drame sacré. Un cantique ? D'aucuns disent que c'est un opéra-messe, un mélange de messe, de bouddhisme et de philosophie.

Les symboles religieux abondent, les thèmes de la rédemption et du pardon persistent, le personnage du cavalier solitaire très ancré dans les mythes médiévaux correspond au parcours initiatique de Parsifal.

Wagner laisse le spectateur méditer sur l'héritage culturel religieux et spirituel car l'œuvre

évoque différents thèmes issus de la Bible pour nous véhiculer ensuite sur d'autres réflexions.

Cette œuvre semble représenter le berceau du monde.



L'enchantement des jardins peint par l'artiste Thomas Edwin Mostyn





Ginette Flora

Juin 2024

9 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comentarios


bottom of page