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Ton automne

Dernière mise à jour : 13 mai 2023

Les hautes herbes allaitées par les orages

Gonflent le lombric englué des mensonges

Les arbres épongent les châlits de fougères

La forêt a revêtu ses propres guipures


Les fauves se repaissent des derniers reliefs

Les vipères aux aguets mordent jusqu’au sang

On n’arrête ni les colonies des fourmis

Ni les hommes armés de farouche rancune


Pour faucher les lianes de vers envahissants

J’ai su découper leurs colliers de fumeterre

Les vieux aux chiques racornies me l’ont appris

Les ermites décharnés me l’ont expliqué

On se nourrit sans dégoût des forfaits commis

Les racines trempées s’emparent des orgies

En exposant les chairs boursouflées par les haines

La tribu ne connaît ni saisons ni chimères


Les cascades grondent de passions contenues

Les ravins engorgés pourrissent de blasphèmes

Car on ne quitte pas les feuillus centenaires

Que pleurent les morts accoudés aux bords des pierres


On s’entoure de remparts qu’on couvre de lierre

Il n’y a nulle porte pour s’échapper de cette fange

C’est un sombre panthéon qui leur appartient

On ne voit ni le jour ni la nuit dans la jungle


Tu m’as donné ton automne

La rousseur des feuilles qui tourbillonnent

Tu m’as guidé vers les bornes

Des champs rougis d’un matin entrevu

Tu m’as livré tes pâturages

L’aumône des songes, la rivière qui implore

Le fragment errant d’une soudaine rencontre

Et l’horizon s’enivre en te reconnaissant

Dans le sacre d’une lumière qui rayonne




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1 Comment


berliner.randolph
berliner.randolph
Apr 06, 2021

Chaque vers reflète une parcelle de Mère nature.

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