On ne badine pas avec l’amour
(Acte 2, Scène 5) d’Alfred de Musset
Adieu, Camille, retourne à ton couvent, et lorsqu’on te fera de ces récits hideux qui t’ont empoisonnée, réponds ce que je vais te dire : tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux ou lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière, et on se dit : j’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. "
Une pièce à relire , une pièce qui n'a rien perdu de son actualité.
On peut apprécier la spontanéité des sentiments exacerbés qui déversent leur amertume .
Je suis entièrement d'accord, le fond de cette pièce est toujours d'actualité et le sera encore longtemps je pense. L'écriture, par contre, est moins au rendez-vous.